Paul Biya salue les « pas de géant » de la démocratie camerounaise… en route vers un 8ᵉ mandat ?

Le président Paul Biya, maestro d’un règne entamé quand le synthétiseur dominait les charts (1982), a décerné hier un satisfecit ému à la démocratie camerounaise. Selon lui, celle-ci réaliserait des « pas de géant » sous sa direction visionnaire, frôlant même le statut de « grande démocratie ». Une déclaration tombée à pic, à trois mois d’une présidentielle où le nonagénaire briguera… son huitième mandat consécutif.
« Je remercie les Camerounais pour leur dynamisme », a-t-il lancé avec la modestie d’un chef habitué aux longues traînes présidentielles. Preuve selon lui de cet élan démocratique irrésistible : la même ferveur populaire qui le porte sans discontinuer depuis 42 ans.
Curieusement, cet éloge survient alors que la société civile émet des réserves sur les points suivants : des élections souvent comparées à des pièces de théâtre, une opposition dont les micros semblent souffrir de pannes récurrentes, et sur le record de longévité qui ferait pâlir un séquoia.
Mais pour le Président Camerounais « C’est le grand pas vers une démocratie plus développée », a-t-il assuré, omettant de préciser si ce « pas » concernait le renouvellement des élites… ou l’aménagement de son fauteuil présidentiel.
Pendant ce temps, les observateurs se demandent : comment réaffirmer l’engagement démocratique à 3 mois du scrutin ? « C’est audacieux », ironise un politologue sous couvert d’anonymat. D’autres rappellent que sous ces « pas de géant », certains citoyens peinent encore à faire… un petit pas vers les urnes sans encombre.
Rendez-vous le 12 octobre pour le prochain épisode de cette « grande démocratie » en mouvement – ou du moins, de son récit officiel.