CultureFlashInternational
Brazzaville va renforcer sa culture : 7 jours d’art où même les murs en auront marre
La 3e édition de la semaine des arts plastiques débarque avec son lot de pinceaux, de discours et de questions existentielles sur la poterie congolaise.

Du 16 au 23 septembre, préparez vos œillères artistiques et votre plus beau parler chic : l’Association Bantu Culture nous offre gracieusement une semaine pour « être à la croisée de nos cultures ». Autrement dit, on va mélanger toutes les influences dans un grand fourre-tout créatif et appeler ça de l’art. Vous n’avez pas compris ? C’est normal, c’est le concept.
Sous la houlette de Cherel Otsamigui, président et grand ordonnateur de cette messe culturelle, l’événement ambitionne de « créer un espace de dialogue ». Traduction : on va mettre dans une même pièce des artistes qui se regardent en chiens de faïence en parlant marché de l’art et subventions, le tout arrosé de vin douteux servi dans des gobelets en plastique. Quel dialogue ! Quelle fusion !
Au programme de cette galerie à ciel ouvert qui va transformer Brazzaville en Musée Gréviste pendant une semaine
Des expositions : Venez admirer des œuvres que vous ne comprendrez pas, mais qu’il faudra absolument trouver « puissantes » et « évocatrices » sous peine de passer pour un béotien. Peintures, sculptures, et même des poteries (si, si, c’est de l’art, on vous dit).
Des ateliers pour enfants : Parce qu’il n’y a que les enfants pour encore avoir une imagination pure et non corrompue par la nécessité de vendre ses toiles pour payer son loyer. Initiation au pinceau garantie, ainsi qu’aux tâches sur les vêtements.
Des tables rondes sur l’entrepreneuriat culturel : Le moment le plus attendu par tous, où l’on se demandera comment faire de l’art sans avoir d’argent, et comment avoir de l’argent sans faire de l’art. Un vrai casse-tête philosophique.
Des performances artistiques : L’occasion de voir un type habillé en blanc rester immobile pendant trois heures. Ça s’appelle « l’épuisement silencieux de l’âme africaine », et c’est très profond.
La fine fleur (et épine) de l’art local et régional sera présente : une trentaine d’artistes « confirmés et émergents » (comprendre : ceux qui vivent de leur art et ceux qui vivent chez leurs parents) venus de Brazzaville, Pointe-Noire et de la rivale Kinshasa. Parmi les têtes d’affiche, des noms qui résonnent dans le microcosme : Almiche Ngambou, Abdel Inoua, et le célèbre Rock Trigo Fils (non, ce n’est pas un groupe de rap, mais on se demande aussi).
Bref, Brazzaville réaffirme ainsi son statut de capitale culturelle africaine, ouverte sur le monde et surtout très attentive à ce que le monde la regarde. Alors, prêts à être à la croisée de vos cultures ?
On vous y attend. N’oubliez pas votre dictionnaire des termes artistiques.