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Réseaux sociaux et tensions internationales : L’urgence d’une régulation éthique face aux dérives xénophobes

Le 14 août 2025, des menaces xénophobes visant des commerçantes béninoises à Lambaréné (Gabon) ont éclaté suite à une vidéo virale d'une influenceuse  locale. Celle-ci accusait la mairie de favoriser les étrangères dans l'attribution des places du nouveau marché, ciblant explicitement les Béninoises. Bien que les auteurs aient été interpellés pour trouble à l'ordre public, la vidéo avait déjà déclenché des tensions communautaires et une crise diplomatique naissante.

La vidéo, diffusée en direct, a exploité les algorithmes d’engagement fondés sur la controverse, atteignant rapidement des milliers d’utilisateurs gabonais et béninois. L’absence de contextualisation (comme le fait que les commerçantes béninoises étaient déjà recensées et prioritaires) a alimenté la colère. Les débats ont dépassé les frontières, opposant des internautes des deux pays sur des bases nationalistes, malgré les appels officiels à la retenue.

Des commerçantes béninoises ont subi des intimidations, poussant le Bénin à envisager des rapatriements volontaires. La diaspora béninoise au Gabon signale un climat d’anxiété, malgré les assurances des autorités locales sur « la paix et l’harmonie ». Le Bénin a dû dépêcher une mission d’évaluation, tandis que le Gabon annonçait des restrictions économiques ciblant les étrangers, aggravant les crispations.

Pendant que le Bénin multiplie les appels au calme et  au  panafricanisme, les autorités gabonaises restent discrets sur l’incident, malgré les arrestations initiales. Ce silence contraste avec la virulence en ligne et pourrait être perçu comme une tolérance implicite.

L’incident de Lambaréné révèle une faille critique : les réseaux sociaux peuvent incendier les relations internationales en quelques heures. Le Bénin a montré la voie en privilégiant l’apaisement, mais une réponse coordonnée est indispensable pour éviter que l’Afrique ne deviennent le théâtre de guerres identitaires digitalisées. L’idéal panafricain mérite une sphère numérique fraternelle, et non des logiques

de bouc émissaire.

 

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