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La Russie, grand maître du jeu d’échecs (où elle a volé plusieurs pièces), donne ses conditions

Dans un élan de modestie caractéristique, la Russie a gentiment rappelé mercredi au monde entier que discuter de la sécurité en Europe sans elle, c’est un peu comme organiser un anniversaire sans inviter l’enfant qui casse tous les jouets. « Parlons sérieusement, sans nous, c’est de l’utopie », a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, depuis son fauteuil, avant d’ajouter : « Et ce chemin ne mène nulle part. Sauf peut-être vers de nouvelles sanctions, mais passons. »

Ce cours de géopolitique dispensé gracieusement par Moscou intervient alors que l’OTAN tentait justement de discuter de garanties de sécurité pour l’Ukraine, un concept que la Russie trouve visiblement très drôle, surtout quand il ignore ses « intérêts », à savoir le droit de regard sur la politique de ses voisins.

Au cœur des négociations : comment protéger l’Ukraine sans trop énerver la puissance qui l’a partiellement envahie. Les Occidentaux planchent sur des options allant de la promesse verbale super méga importante au déploiement de militaires pour faire joli. La Russie, elle, considère toutes ces options comme une « escalade agressive », préférant de loin une Ukraine docile et démilitarisée, pour son plus grand confort et sa sécurité à elle.

Côté spectacle diplomatique, Moscou a également tempéré les ardeurs concernant un potentiel grand roméo entre Poutine et Zelensky. « On ne va pas se précipiter », a prévenu Lavrov, sous-entendu : il faut d’abord que Kyiv accepte toutes nos conditions, et ensuite on pourra peut-être se serrer la main pour une photo. Une invitation à Moscou de Poutine à Zelensky a d’ailleurs été déclinée par ce dernier, qui a probablement checké son agenda et trouvé qu’il était « busy ce jour-là ».

Dans le rôle de l’organisateur de fête un peu perdu, Donald Trump, fraîchement revenu d’un entretien en Alaska avec Poutine (« C’était super, on s’est bien compris »), s’est dit prêt à offrir un soutien aérien à l’Ukraine. Les soldats au sol ? Trop risqué. Ce boulot ingrat est dévolu aux Européens, toujours ravis de servir de chair à canon diplomatique pour calmer les ardeurs du grand ours russe.

Bref, les pourparlers continuent, sur fond de menaces, de garanties qui n’en sont pas et d’un sommet qui ressemble de plus en plus à un mirage. Comme dirait Lavrov : « Sans nous, vous n’irez nulle part. » Et avec eux, on a l’impression de tourner en rond.

 

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