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Le Cirque de l’Équateur : un joyau culturel en quête de renaissance sous l’ère Oligui Nguema

Depuis les années 1990, le Cirque de l’Équateur a porté haut les couleurs du Gabon sur la scène internationale, incarnant la créativité et le talent artistique du pays. Trente ans plus tard, cette institution unique, à la fois école et troupe professionnelle, lutte pour sa survie. Alors que le nouveau gouvernement du Président Brice Clotaire Oligui Nguema affiche une volonté de relancer l’économie et la culture gabonaise, le cirque représente un défi et une opportunité : sauver un patrimoine national tout en le modernisant pour en faire un levier de développement.

Un patrimoine en péril : entre mémoire et désillusion
Le Cirque de l’Équateur, basé à Libreville, a longtemps été un symbole de prestige culturel. Formant gratuitement des jeunes issus de quartiers défavorisés, il a offert à des générations d’artistes une voie vers l’excellence et l’international . Aujourd’hui, le constat est alarmant : tatamis déchirés, filets de sécurité absents et équipements de jonglage manquants compromettent la sécurité des artistes. Plus grave, la subvention annuelle du ministère de la Culture (500 000 FCFA) a été suspendue en 2009, plongeant le cirque dans une précarité chronique. Conséquence: les commandes de spectacles se sont effondrées depuis  le COVID-19, privant la troupe de ses revenus essentiels .Malgré ces défis, les artistes continuent de s’entraîner sur un terrain offert par l’ancien président Omar Bongo, témoignant d’une résilience admirable .
 
Le Cirque dans les sociétés modernes : bien plus qu’un spectacle
Le cirque contemporain n’est pas qu’un divertissement ; il incarne des enjeux socio-économiques et culturels majeurs. Les écoles de cirque structurent la jeunesse, enseignent la discipline et offrent une alternative à la délinquance. Au Gabon, 19 élèves de 8 à 14 ans bénéficient ainsi d’une formation gratuite.  À l’image du Cirque du Soleil (né dans les rues de Québec et devenu un empire mondial), le cirque gabonais pourrait valoriser la culture nationale et attirer les touristes . Les cirques modernes se passent d’animaux, privilégiant l’acrobatie, le théâtre et la musique, alignés ainsi avec les exigences éthiques et esthétiques actuelles .
 
 Oligui Nguema et la relance culturelle : une opportunité à saisir
 
 Le président Oligui Nguema a fait des infrastructures et du numérique ses priorités . Intégrer le cirque dans cette vision serait astucieux. Dans cet élan, nombreux sont les observateurs avertis qui pensent, l’ambition présidentielle pourrait créer des plateformes de streaming pour les spectacles, ou utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir la troupe, alignerait le cirque avec les ambitions technologiques du gouvernement. Le projet de route Ntoum-Cocobeach (100 milliards FCFA) illustre la volonté de désenclaver les régions . Pourquoi ne pas inclure un centre culturel dédié aux arts du cirque ? Le gouvernement pourrait s’inspirer de la France, qui alloue des subventions de 10 000 à 25 000 € aux cirques itinérants , ou lancer un fonds d’urgence pour moderniser les équipements.
 
À l’image des numéros d’équilibriste, le gouvernement devra jongler entre ambitions affichées et réalités du terrain. Quelques pistes pour alimenter le débat avec humour : le « chapiteau des promesses » ou  un spectacle où les politiciens miment la relance culturelle… sans filet de sécurité ! Les « jongleurs de budgets » : Comment distribuer les fonds entre routes et cirques ? Un numéro de haute voltige qui nécessitera une transparence absolue.
Le « funambule numérique » : relier tradition et innovation, comme le propose le chef de l’État , pour que le cirque passe de l’ombre de la mangrove à la lumière des projecteurs internationaux.
Un rêve à portée de main
 
Le Cirque de l’Équateur n’est pas qu’un vestige du passé ; il pourrait incarner le Gabon de demain : innovant, inclusif et fier de sa culture. Sous l’impulsion d’Oligui Nguema, qui cherche à redynamiser le pays , sa renaissance serait un symbole fort. Reste à voir si les autorités passeront des discours aux actes, ou si les artistes continueront à s’entraîner sans filet, tel un métaphore des ambitions gabonaises suspendues entre ciel et terre.
 
 
Pour aller plus loin
Un modèle à suivre : le Cirque du Soleil, parti de rien pour conquérir le monde .
Une urgence : sauver les 47 artistes gabonais qui survivent grâce à des « petits métiers » .

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