Politique
Diaspora gabonaise : 23 candidats pour 2 fauteuils de député
Une révolution parlementaire ou un gadget politique ?

Pour la première fois de son histoire, le Gabon réserve deux sièges parlementaires à sa diaspora : l’un pour les expatriés d’Afrique, l’autre pour ceux du reste du monde. 23 candidats se bousculent pour ces postes, symbole d’une démocratie qui s’étend au-delà des frontières . Une réforme promulguée en juin 2025 par le président Oligui Nguema, qui porte le Parlement à 215 membres et vante une « représentation plus équitable » .
Avantages
Les Gabonais de l’étranger, souvent perçus comme des acteurs économiques clés, deviennent enfin des voix officielles à l’Assemblée.ls apportent des compétences et des réseaux précieux pour des dossiers comme les investissements étrangers ou la coopération internationale. En outre, cette réforme suit une tendance globale (comme en France ou au Sénégal) où les diasporas gagnent en influence.
Inconvénients
Cependant de nombreux analystes politiques se demandent si 2 sièges sur 215 sont suffisants pour incarner la diversité des communautés gabonaises à l’étranger ? 23 candidats pour deux postes ? Risque de clientélisme et de divisions communautaires. Il y a donc de l’avis des critiques de la réforme le risque d’une faible participation parlementaire pour les élus extérieurs. L’exemple français montre que la participation des expatriés peut être faible (35% en 2022) .
Le paradoxe gabonais : Alors que la diaspora gabonaise en France est historiquement opposée au régime Bongo , cette réforme pourrait soit canaliser ces voix, soit les marginaliser davantage.
La course aux suppléants
Imaginons la scène : un candidat à Paris, un autre à Dakar, tous promettant des miracles… depuis l’étranger. « Je vais réduire les frais de passeport ! » clame l’un. « Je connecterai le Gabon à la métaverse ! » promet un autre. Entre les promesses intenables et les querelles de clochers, cette élection pourrait ressembler à une télénovela politico-sentimentale.
Et maintenant ?
Cette réforme est une avancée symbolique, mais sa réussite dépendra de l’autonomie réelle accordée à ces députés. S’ils ne deviennent que des figurants, le risque est double : désillusion de la diaspora et renforcement des critiques sur la « démocratie de façade ». Le vrai test : après les législatives du 27 septembre 2025, observer si ces députés parviennent à importer des lois innovantes ou s’ils se contentent de voter avec la majorité .
À retenir pour l’instant que le Gabon fait un pas en avant, mais la route est longue pour que la diaspora passe d’une « communauté consultée » à une force législative incontournable. Restez connectés pour le prochain épisode : « Députés de la diaspora : héros ou zéros ? »