FlashInternationalPolitique
France: François Bayrou, en conférence de presse ce Lundi.
Entre la censure qui guette et le pays qui menace de se bloquer, le Premier ministre sort son traditionnel numéro de charme

Alors que la température politique frôle l’incandescence et que le thermomètre social s’affole, François Bayrou, le Premier ministre Français, aussi serein qu’un trader deux minutes avant le krach, a choisi la méthode douce : une petite conférence de presse en août, entre deux consultations astrologiques et la rédaction de son troisième livre de philosophie stoïcienne.
Le décor est planté pour un automne dont la rentrée s’annonce… musclée. Face à lui, une opposition qui brandit la motion de censure comme un vampire brandit une croix, promettant un septembre très, très sanglant. Face à lui, dans la rue, des syndicats, des gilets jaunes, des retraités et probablement votre boulanger exaspéré, qui promettent de transformer le 10 septembre en journée nationale du « On Reste Chez Soi » version blocage général.
Et au milieu de cette joyeuse foire d’empoigne, que fait l’héritier de la pensée Mitterrandienne ? Il défend son bébé, son œuvre, son grand œuvre : 44 milliards d’économies. Quarante-quatre. Un chiffre cabalistique qui, murmure-t-on dans les couloirs de Bercy, a été choisi parce qu’il fait très joli dans un titre de Libération.
« Il n’y a pas d’alternative », doit-il marteler, le regard plein de cette conviction tragique qui fait frémir les chaînes d’info en continu. La recette est simple, presque touchante de naïveté : on serre la ceinture des services publics jusqu’à l’étouffement, on souffle un peu d’air aux entreprises pour qu’elles daignent peut-être créer des emplois, et on prie très fort pour que le bon peuple, ébloui par la grâce technocratique, oublie que son pouvoir d’achat ressemble à une passoire.
Sa conférence de presse reste donc le coup d’envoi de la « Grande Séduction ». Objectif : expliquer aux Français , avec des mots choisis et des graphiques colorés, pourquoi se priver de soins, de transports et de profs est en réalité une chance historique pour la nation. Une opération « vérité » où la seule vérité admise est celle qui rentre dans l’équation budgétaire.
Les paris sont ouverts. Tiendra-t-il jusqu’à la fin septembre sans que son gouvernement ne se fasse desceller par une censure parlementaire ? Réussira-t-il à convaincre les Français que les 44 milliards partis en fumée étaient en réalité une mauvaise habitude dont il fallait se débarrasser ? Ou bien le 10 septembre marquera-t-il le début d’un « automne chaud » qui fera passer les précédents pour une simple balade dominicale ?
Une chose est sûre : à Matignon, on a sorti les calculettes, les communiqués de presse et les antalgiques. Ce sera Bayrou ou le chaos. En attendant, le pays retient son souffle. Et prépare ses pancartes.