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Mobile Money : les Africains champions du monde du stockage.

D’après un rapport très sérieux de la Banque mondiale que personne ne lit jamais en entier, l'Afrique est championne du monde du stockage

Dans une nouvelle qui surprend les trois banquiers en costard qui osent s’aventurer hors de la capitale, la Banque mondiale a confirmé ce que tout le monde savait déjà : l’Afrique est la reine incontestée du mobile money. Oui, mesdames et messieurs, pendant que les pays « développés » en sont encore à signer des chèques et à glisser des pièces dans une tirelire en forme de cochon, l’Africain moyen, lui, fait des virements à 2h du matin pour envoyer 500 FCFA à son cousin.
 
Le rapport, intitulé par des experts en communication « Global Findex Database 2025 : On a payé très cher le stagiaire pour trouver ce titre », nous apprend que 40% des adultes africains ont un compte mobile money. Traduction : 40% de la population a un agent économique dans sa poche, accessible 24h/24, souvent avec un meilleur taux de change que le gars du marché.
 
L’épargne, nouveau sport national
 
La palme revient à l’épargne. 23% des Africains utilisent leur téléphone pour thésauriser précieusement leurs économies. Au Ghana, Kenya, Sénégal et Ouganda, ce taux dépasse les 50%. C’est simple, désormais, quand un enfant demande un goûter, sa mère ne sort plus son portefeuille, elle sort son code PIN. « Je ne peux pas te donner 1000 francs, mon fils, c’est bloqué sur mon compte  Orange  Money jusqu’au mois prochain. Va demander à ton père sur MTN. »
 
Les raisons de ce succès ? La flexibilité ! Vous pouvez épargner le prix d’une banane aujourd’hui, et demain, le prix de deux bananes (si l’inflation le permet). C’est bien plus simple que d’affronter le guichet hostile d’une banque où l’on vous demande un justificatif de domicile de 1987 pour ouvrir un compte.
 
Le crédit, parent pauvre du mobile (ou la rançon de la confiance)
 
Mais alors, si on est si forts pour mettre de l’argent de côté, pourquoi est-ce qu’on est si nuls pour en emprunter ? Seulement 7% des adultes ont osé le crédit mobile. La Banque mondiale, avec toute la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, appelle ça « la prédominance des mécanismes informels ».
 
Pourquoi se faire harceler par des SMS de rappel de dette à 7% d’intérêt quand on peut emprunter 50 000 FCFA à sa tante Joséphine en échange d’une simple culpabilité éternelle et de quelques ragots familiaux ? Le système informel, lui, a des taux d’intérêt bien plus souples : rembourse quand tu peux, mais tu devras aussi participer aux frais de scolarité du neveu de ton cousin l’année prochaine.
 
Les entreprises de mobile money se grattent la tête : « Mais pourquoi ils n’empruntent pas ? On a pourtant des offres super attractives ! ». Peut-être, chers experts en fintech, parce que les gens n’ont pas envie que leur téléphone, outil de libération financière, se transforme en huissier numérique qui leur envoie des emojis tristes s’ils ont un jour de retard.
 
L ’Afrique a donc  inventé la banque du futur : hyper efficace pour garder son argent, mais totalement paralysée quand il s’agit de le prêter. Une stratégie qui, si elle était appliquée par les banques européennes, les ferait probablement faillite en 24h. Prenez-en de la graine.

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