Gabon : 7 Nigérians interceptés dans des conditions périlleuses sous la cale d’un navire

Dans une opération conjointe illustrant la vigilance renforcée aux frontières maritimes, la Marine nationale gabonaise et la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) ont interpellé, mardi, sept ressortissants nigérians qui tentaient une entrée clandestine au péril de leur vie. Leur point de chute ? Le port stratégique d’Owendo, aux portes de Libreville.
Un voyage de l’extrême
Selon les informations confirmées par l’Agence gabonaise de presse (AGP) et une vidéo choquante devenue virale sur les réseaux sociaux, le mode de transport choisi par ces migrants frôle le suicide. Plutôt que de risquer d’être découverts sur le pont, les sept hommes avaient choisi de se hisser et de se sangler sous la cale du navire, dans un étroit espace entre la coque et les flots.
Accrochés à la structure métallique, ils ont enduré pendant trois longs jours les embruns, le froid, le vent et la corrosion, bravant le naufrage certain en cas de mauvais temps ou de simple lâchage de prise. Leur périple avait débuté au port de Lagos, la mégalopole nigériane, distante de plusieurs centaines de milles nautiques des côtes gabonaises.
Une route migratoire risquée mais persistante
Cette interception dramatique met en lumière une réalité crue : la persistance des routes migratoires clandestines en Afrique centrale, où la quête d’une vie meilleure pousse des individus à défier la mort. Le Gabon, pays à l’économie relativement plus stable, reste une destination privilégiée pour les migrants de la sous-région, malgré les campagnes de sensibilisation et le renforcement des contrôles.
Cette méthode de voyage « sous la cale », bien que rare, est un rappel sinistre du désespoir qui anime les candidats à l’exil. Elle n’est pas sans rappeler d’autres drames migratoires où des individus ont été découverts dans des compartiments à cargaison, sans air ni nourriture.
Quel sort pour les clandestins ?
Si l’opération est un succès pour les forces de l’ordre gabonaises, elle ouvre maintenant un nouveau chapitre, administratif et humanitaire. Les sept Nigérians, après avoir été secourus dans un état de fatigue avancée, sont désormais entre les mains de la DGDI. Ils devraient être placés en rétention administrative en attendant leur probable reconduite à la frontière, conformément aux protocoles internationaux et aux accords bilatéraux.
Cette interception pose aussi une question plus large : celle de la lutte contre les réseaux de passeurs qui prospèrent sur la misère humaine et n’hésitent pas à mettre en danger des vies pour de l’argent, en proposant ce type de « solution » mortifère.