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À Varsovie, l’extrême droite polonaise manifeste contre les migrants

Parce que rien ne dit « solidarité nationale » comme une bonne vieille panique identitaire un dimanche soir

Ce dimanche 24 août 2025, quelques centaines de Polonais·es – assez pour remplir un stade de foot, mais pas de quoi impressionner un concert de K-pop – se sont réuni·e·s à Varsovie pour crier leur amour de la Pologne… et leur aversion pour tout ce qui vient d’ailleurs. À l’appel de l’extrême droite souverainiste, la manifestation visait autant les migrants d’Afrique et du Moyen-Orient que les 900 000 Ukrainien·ne s installé·e·s en Pologne depuis l’invasion russe . Parce que, visiblement, la crise humanitaire, c’est comme les champignons : ça se marie mal avec les discours nationalistes.
 
 Les perles du débat (ou ce qui y ressemble)
 
« Le Polonais maître de la Pologne »  (parce que rien ne dit « ouverture d’esprit » comme un vieux refrain ethno-centré).
« L’Ukraine est trois fois plus grande que la Pologne, ils n’ont pas besoin de chez nous ! » (merci à Krzysztof, manifestant et géographe autodidacte, pour cette analyse géopolitique subtile).« On ne veut pas de problèmes à la française ! »  (allusion mystère à la baguette, au fromage et… aux débats sur l’immigration ?).
 
 Le pacte migratoire : le méchant de l’histoire
 Dans le collimateur des manifestant·e·s : le pacte européen sur la migration et l’asile, adopté en mai 2024 et qui doit entrer en vigueur en 2026 . Objectif officiel : solidarité entre États, procédures accélérées aux frontières, et meilleure gestion des crises. Object perçu par l’extrême droite : « L’UE veut nous forcer à accueillir des étrangers ! » . Spoiler : le pacte propose aussi des options financières ou logistiques pour les réfractaires… mais pourquoi laisser les détails gâcher une bonne indignation ?
 
 Le Président Nawrocki : héros ou zéro ?
 
 Élu en juin 2025, Karol Nawrocki avait promis de « mettre fin à l’immigration illégale » et d’accorder la priorité aux Polonais·es pour l’accès aux services publics . Depuis, il navigue entre la réalité (la Pologne accueille déjà des centaines de milliers de réfugiés ukrainiens) et les promesses électorales (« Fermez tout ! »). Résultat : un équilibre délicat entre populisme et pragmatisme… qui penche souvent vers le premier .
 
 La Pologne dans l’UE : je t’aime, moi non plus
  
La Pologne, dirigée par Donald Tusk, a déjà annoncé qu’elle ne mettrait pas en œuvre le pacte migratoire . Motif officiel : « On a déjà assez fait avec les Ukrainien·ne·s ». Sous-texte : « On a peur de perdre des voix face à l’extrême droite ». L’UE menace des poursuites… mais pour l’instant, elle souffle le chaud (« Prenez en compte les réfugiés ukrainiens ») et le froid (« Respectez les règles ») .
 
Alors que l’extrême droite gagne du terrain chez les jeunes , la Pologne incarne les tensions de l’Europe : solidarité sous conditions, rejet de Bruxelles, et peur de l’ «autre ». Reste à savoir si les manifestant·e·s de Varsovie réaliseront un jour que les migrants ukrainiens… sont aussi des voisins slaves et chrétiens. Mais chut, ne brisons pas le fantasme avec des faits.
 
Le saviez-vous ?
 
Le pacte migratoire prévoit que les États réfractaires à l’accueil de migrants puissent payer 20 000 euros par personne pour se soustraire à leurs obligations . Une aubaine pour les pays qui préfèrent les chèques aux sourires d’accueil.
 
Prochain épisode : Quand la Hongrie de Orbán et la Pologne de Nawrocki voteront pour une Europe fermée… mais ouverte aux subventions agricoles.

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