
Alors que la rentrée scolaire 2025-2026 a officiellement lieu ce 1er septembre, le processus d’orientation des élèves en classe de 6ème continue de susciter de vives tensions au Gabon. Initialement, près de 400 recours avaient été déposés en une seule journée le 21 août 2025 auprès du Secrétariat d’orientation scolaire, universitaire et professionnelle (Sosup), suite à la publication des résultats sur la plateforme e-Formation.net. Entre-temps, le nombre de recours a significativement augmenté, reflétant une frustration persistante parmi les familles.
Des anomalies persistantes et des inégalités accentuées
Les parents dénoncent toujours des orientations incohérentes, avec des enfants affectés dans des établissements éloignés de leur domicile, parfois à des dizaines de kilomètres, sans respect des vœux initiaux. Par exemple : une mère résidant à Akanda s’est indignée que sa fille ait été orientée dans un collège de la commune de Ntoum.Une autre parente a constaté que sa fille, scolarisée au centre-ville de Libreville, a été mystérieusement orientée au Lycée d’État de l’Estuaire, avec une école de provenance indiquée à Ntoum.
Une procédure de recours complexe et tardive
La procédure de recours, ouverte jusqu’au 30 août, exige des parents qu’ils fournissent des documents légalisés (actes de naissance, certificats de résidence), entraînant des files d’attente interminables dans les mairies de Libreville. Le Sosup a assuré que ces recours étaient traités « avec diligence » par les directions d’académies provinciales (DAP), mais la proximité avec la rentrée a ajouté au casse-tête des familles.
Le Sosup a rappelé que l’orientation priorise les 811 établissements publics, et ce n’est qu’en cas de saturation que les élèves sont redirigés vers les 2 285 établissements privés laïcs. Cependant, la disparité géographique et la capacité d’accueil limitée ont conduit à des réorientations souvent perçues comme arbitraires.
Une réponse institutionnelle et des ajustements
Face à la polémique, la ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume-Leclercq, a annoncé une nouvelle approche : la mise en place d’une commission d’orientation incluant le Sosup, des représentants de parents d’élèves, des syndicats et des chefs d’établissements. Cette commission vise à corriger les dysfonctionnements et à mieux gérer les attentes des familles.Par ailleurs, le Sosup a introduit une attestation officielle d’orientation pour simplifier les démarches et pallier les erreurs techniques liées à la plateforme e-Formation.net.
Rentrée scolaire maintenue malgré les tensions
Malgré les défis, la rentrée scolaire a été maintenue au 1er septembre 2025, comme confirmé par la ministre. Le Sosup et le ministère se sont engagés à augmenter les capacités d’accueil et à rapprocher les établissements des domiciles des élèves à l’avenir.
Si le nombre exact de recours traités depuis le 21 août n’a pas été communiqué, les autorités éducatives affirment travailler à une résolution progressive des problèmes. La rentrée s’effectue dans un contexte apaisé mais encore fragile, avec une attention particulière portée aux familles ayant déposé des recours.