EnvironnementFlashReportage
Libreville: Le lac Nzeng Ayong, une bombe écologique et humaine

Au Gabon, le retour des pluies est imminent. Cette saison de tous les dangers révèle la faiblesse des politiques publiques en matière d’assainissement du grand Libreville. Pour illustration, le lac Nzeng Ayong incarne à lui seul l’urgence d’une gestion catastrophique des risques environnementaux et urbains. Cet ancien site d’extraction de clinker, abandonné dans les années 1980 par la SOCOBA, s’est transformé en un piège mortel pour les riverains du 6ème arrondissement . Avec une profondeur estimée à 50 mètres et des eaux polluées par des déchets ménagers et industriels, le lac représente une menace amplifiée par les pluies diluviennes typiques de la région.
Histoire minière négligée : Le lac est né de l’exploitation d’une carrière de clinker (matière première du ciment) par la SOCOBA. Après son abandon, le site a été rempli par les eaux de ruissellement et les nappes phréatiques, engloutissant même un engin de chantier . Noyades et risques sanitaires : Des habitants rapportent que des élèves et des jeunes meurent noyés dans leurs eaux profondes. La pollution aggrave le danger : déchets plastiques, eaux usées, et reptiles (pythons) prolifèrent dans cette zone devenue un dépotoir à ciel ouvert .
La période du 20 octobre au 20 novembre est la plus pluvieuse à Libreville, selon
les études climatiques. Cette saison augmente le risque de débordement du lac, d’inondations, et d’éboulements dans les habitations précaires alentour. Les eaux stagnantes deviennent un foyer de maladies hydriques (choléra, paludisme) et de propagation de pathogènes, menaçant directement les populations riveraines .
Pourtant, L’Agence nationale de Promotion des Investissements (ANPI) avait annoncé il y quelques années un projet d’aménagement de 7,35 milliards de FCFA incluant un canal d’évacuation, des espaces verts, et des infrastructures touristiques. Mais la durée du projet est toujours « indéterminée », et le bureau de la mairie du 6ème arrondissement d’alors injoignable.
Selon les critiques du projet, aucune étude sérieuse n’a été menée pour identifier les zones inondables ou stabiliser les sols, pourtant essentielle dans une ville où l’urbanisation anarchique aggrave les glissements de terrain .
Le lac Nzeng Ayong a trop longtemps symbolisé l’inaction politique et l’urgence écologique à Libreville. « Sans action, le la ccontinuera à être un cimetière aquatique et un désastre sanitaire », tempête François Mounguengui, un des habitants du quartier Nzeng Ayong lac, pour qui, le temps n’est plus aux promesses, mais à l’action.
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