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Gabon : Le parlement de la transition s’installe (confortablement) pour sa dernière session

Libreville, 1er septembre 2025 – Par un bel après-midi de lundi, l'Assemblée nationale de la Transition a daigné rouvrir ses portes pour ce qui devrait être – on l’espère, on le promet, on croise les doigts – sa dernière session avant de rendre l’âme.

Sous la bienveillante présidence de Jean François Ndongou, l’institution a accueilli une foule sélecte de personnalités qui, visiblement, n’avaient rien de plus pressé à faire que d’assister à cette cérémonie solennelle. Dans un discours aussi inspiré qu’attendu, M. Ndongou a rappelé à ses troupes les quatre piliers de leur métier : voter (parfois), contrôler (un peu), évaluer (mollement) et consentir à l’impôt (surtout quand il s’applique aux autres).
 
Il a, avec une émotion non feinte, salué la « maturité démocratique » du peuple gabonais, cette même maturité qui a permis l’élection d’un président en avril, tandis que les députés, eux, patientent sagement jusqu’au 27 septembre pour savoir s’ils doivent chercher un nouveau job. Une transition à géométrie variable, c’est tellement plus pratique.
 
Le timing est pour le moins… élégant. Alors que le pays s’apprête à tourner la page de la Transition dans à peine un mois, nos parlementaires transitionnels se sont donné pour mission urgente d’examiner le budget de 2026. Parce que rien ne dit « fin de mandat » comme planifier les dépenses du pays pour l’année prochaine quand on ne sera probablement plus là.
 
Au menu des priorités législatives de ces quelques semaines frénétiques : une amnistie générale pour les événements d’août 2023 
(et apparemment aussi ceux de 2019, preuve que le voyage dans le temps est maîtrisé à Libreville) et une réforme du code de la nationalité. De quoi régler les problèmes les plus pressants des Gabonais, bien sûr.
 
Non sans fierté, le président Ndongou a aussi dressé le bilan de la Vᵉ République : école gratuite, marchés modernes, et une gouvernance « libérée des considérations régionalistes ». Un vrai conte de fées, si l’on choisit d’ignorer les petits détails agaçants que sont l’insécurité, la vie chère, le chômage des jeunes et la consommation de drogues. Mais chut, il ne faut pas être négatif.
 
Sur la scène internationale, le Parlement a multiplié les voyages… euh, les échanges avec des partenaires prestigieux. Rien de tel pour renforcer sa visibilité que de serrer des mains à l’étranger quand la maison brûle.
 
Pour clore cette ouverture en grande pompe, M. Ndongou a exhorté ses collègues à « redoubler d’efforts » pour ces dernières semaines, les félicitant au passage pour leur discipline et leur patriotisme. Un patriotisme qui se mesure, rappelons-le, à l’aune des 49 textes examinés lors de la session précédente. 49 textes en quatre mois, soit à peu près le temps qu’il faut à une administration gabonaise pour vous délivrer un simple reçu.
 
Bref, l’Assemblée est ouverte. Préparez le pop-corn, la séance est lancée, mais elle ne durera pas longtemps.

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