
L’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba a été condamné ce mardi à une peine de trois ans de travaux forcés pour avoir… trop aimé l’argent public. Une sanction sévère qui l’empêchera, pendant cinq longues années, de toucher un salaire d’État, ce qui est probablement la partie la plus douloureuse du verdict.
Le magistrat, star montante de la politique congolaise et ancien gardien des Sceaux, était accusé d’avoir voulu offrir 20 millions de dollars à une société de construction, dans le cadre d’un marché pour une nouvelle prison à Kisangani. Un projet ambitieux dont il pourra désormais, et c’est une ironie du sort dont se délecte le destin, tester l’environnement carcéral de l’intérieur. Presque.
Tout est allé très vite. Selon les médias locaux , le quartier judiciaire avait été bouclé pour l’occasion, comme pour l’arrivée d’une rockstar. D’ailleurs, Mutamba est entré et sorti le poing levé, encadré par la Garde républicaine, comme s’il venait de remporter un concours de « détournement le plus stylé » et non d’être condamné.
L’argumentation de la défense était pourtant en béton armé (un matériau qui devait être utilisé pour la fameuse prison) : « Mais regardez donc, l’argent n’a même pas disparu ! ». En effet, le virement de 19 millions n’a finalement pas été débité, preuve selon ses avocats de la « bonne foi » de leur client. On imagine la scène : « Votre Honneur, ce n’était pas un détournement, c’était juste une blague très, très réaliste sur la corruption. »
Malheureusement pour lui, les juges, connus pour leur manque cruel d’humour, n’ont pas retenu cet hilarante circonstance atténuante. Ils ont même oublié de le féliciter pour sa popularité auprès de la jeunesse, un argument pourtant imparable en toute situation.
Malgré tout, la sentence est bien en deçà des dix ans requis. Un de ses avocats nous a confié, sous couvert d’anonymat : « Il fallait ménager l’opinion. Vous n’imaginez pas le nombre de selfies qu’il prend avec ses fans. Un vrai influenceur. On ne peut pas envoyer un tel talent en prison pour trop longtemps, il a une communauté à gérer ! »
Constant Mutamba devrait donc faire son stage en prison pendant trois ans, une expérience professionnelle enrichissante qui lui permettra sans doute de peaufiner ses futurs projets immobiliers pénitentiaires.