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Cameroun : l’ONU étrille Yaoundé sur sa gestion électorale
Alors que la présidentielle camerounaise approche, les Nations unies pointent du doigt un climat politique étouffant et des pratiques liberticides.

Genève s’alarme. Dans un rare communiqué cinglant, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) a sommé le gouvernement camerounais de garantir d’urgence des élections « libres, transparentes, inclusives et honnêtes ». Un verdict sans appel : « un tel environnement ne semble pas prévaloir au Cameroun », a déclaré le haut-commissaire Volker Türk.
Une exclusion politique orchestrée
La mise en garde de l’ONU fait suite à une série de décisions controversées. Le processus électoral est miné par le rejet systématique de candidatures d’opposants de premier plan, à l’instar de celle de Maurice Kamto. La stratégie est claire : étouffer toute compétition crédible en amont.
La répression ne s’arrête pas là. Rassemblements empêchés, militants arbitrairement arrêtés : le pouvoir use de tous les leviers pour museler toute voix discordante, confirmant les craintes d’un scrutin joué d’avance.
Des arrestations arbitraires qui démasquent le régime
Preuve de cette dérive autoritaire : l’interpellation musclée d’une cinquantaine de partisans de l’opposition devant le Conseil constitutionnel, coupables d’avoir osé contester les décisions du conseil électoral. Inculpés de charges fourre-tout habituelles – « troubles à l’ordre public, rébellion » –, ils ont finalement été relâchés, mais le mal était fait.
Sur le sujet, la position de l’ONU est sans équivoque : « Ils n’auraient tout simplement pas dû être arrêtés ». Un rappel cinglant que l’exercice des droits fondamentaux – expression, association, réunion pacifique – n’est pas un crime.
L’ONU exige un sursaut immédiat
Volker Türk appelle Yaoundé à cesser la répression du travail « essentiel » de la société civile et des médias. Il exige des mesures concrètes contre la désinformation et les discours de haine, souvent instrumentalisés pour diviser et réprimer.
Le message est on ne peut plus clair. Le régime de Paul Biya est sous surveillance internationale accrue. La balle est dans son camp : soit il engage un processus inclusif et crédible, soit il assume pleinement le rôle d’un pouvoir illibérale à la veille d’un scrutin verrouillé.