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CEEAC Gilberto Da Piedade Verissimo s’en va, après un mandat tumultueux
À quelques jours de la conférence des chefs d’État de la CEEAC à Malabo, le président de la Commission quitte le navire — non sans avoir salué le général Oligui Nguema au Gabon. Un départ qui met fin à cinq années de gestion controversée et de crises à répétition.

C’est un adieu diplomatique, mais qui sent la poudre. Gilberto Da Piedade Verissimo, le président sortant de la Commission de la CEEAC, a été reçu ce mardi en audience par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président gabonais — un geste de courtoisie qui masque mal les tensions accumulées depuis des mois .
Avec le sourire crispé des derniers rounds, l’Angolais a remercié le Gabon pour son « soutien constant ». Pourtant, derrière les remerciements de circonstance, c’est bien un mandat fracassé qui se conclut. Arrivé en 2020, Verissimo aura tenu cinq ans à la tête de l’institution — un record, mais à quel prix ?
Un management sous le feu des critiques
Son passage à la Commission n’aura pas été un long fleuve tranquille. Depuis trois ans, les couloirs de la CEEAC bruissaient de récriminations : management autoritaire, manque de transparence, et surtout — motion de carence votée contre lui, une sanction rare qui acte son incapacité à exécuter ses missions .
Ses collaborateurs à Libreville comme les dirigeants régionaux n’y sont pas allés de main morte : l’homme a été jugé « partial », notamment dans le dossier brûlant de la transition gabonaise après le coup d’État d’août 2023 . À l’époque, l’Angola — dont est originaire Verissimo — avait affiché ses réserves face à la prise de pouvoir d’Oligui Nguema. Libreville et Luanda se sont alors froidement tourné le dos… et le président de la Commission a été pris en étau.
Un contexte régional explosif
Entre deux sourires diplomatiques, ce rendez-vous à Libreville sentait le soufre. Il intervient à peine quelques jours avant la conférence des chefs d’État de la CEEAC, prévue le 7 septembre à Malabo, en Guinée équatoriale . Là, la Commission actuelle passera officiellement le flambeau — et selon la règle de rotation alphabétique, c’est le Burundi qui devrait hériter du poste .
Mais la transition s’annonce tendue : après le retrait récent du Rwanda, accusé d’instrumentalisation par la RDC, et les crises à répétition dans la région (Lac Tchad, Golfe de Guinée, tensions RDC-Rwanda…), la CEEAC est plus que jamais en quête de leadership .
Et maintenant ?
Verissimo s’en va, mais les dossiers brûlants restent : insécurité, crises humanitaires, transitions politiques fragiles… Sans oublier le défi climatique et
les millions de déplacés dans la région .