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La presse gabonaise en deuil, Jean Hilaire Otembe Nguema de l’Union n’est plus

Un silence lourd de tristesse a envahi la rédaction de L’Union ce matin. La nouvelle, brutale et cruelle, s’est propagée dans un murmure, volant la joie et laissant place à une profonde consternation : Jean Hilaire Otembe Nguema, l’une des plumes les plus alertes et respectées de la presse gabonaise, s’est éteint hier matin. Son départ, bien que redouté depuis qu’un accident vasculaire cérébral (AVC) l’avait frappé il y a plus de deux ans, frappé par son caractère prématuré et laisse un vide immense dans le paysage médiatique national, à peine une semaine après la perte de Crépin Nganga d’Africa N°1.
 
Un combattant de l’information et de la vie
 
On le savait fragile. L’AVC de 2021 lui avait dérobé une part de sa vitalité, lui imposant l’épreuve quotidienne d’une paralysie d’un membre inférieur qu’il surmontait avec un courage dont seuls les plus forts sont capables. Chaque pas était un effort, mais chaque mot qu’il écrivait restait une victoire. Jean Hilaire Otembe Nguema ne se définissait pas par sa maladie, mais par son amour indéfectible pour le journalisme et la puissance du verbe. Jusqu’au bout, il aura incarné la résilience, luttant avec une dignité qui forçait l’admiration de tous ceux qui croisaient son chemin.
 
L’héritage d’une plume alerte et d’un esprit brillant
 
Pendant de nombreuses années, Jean Hilaire Otembe Nguema a été bien plus qu’un journaliste à L’Union ; il en fut l’une des pièces maitresses . Sa plume, alerte, précise et engagée, ne transigeait jamais avec la vérité. C’était un conteur-né, capable de transformer l’actualité la plus complexe en récits captivants. Mais au-delà de l’écrivain, il y avait le rhéteur, l’orateur. « Un grand rhéteur devant l’Éternel », comme se plaisent à le rappeler ses pairs. Son esprit vif, son éloquence naturelle et sa capacité à débattre avec passion et respect marquaient toutes les conversations et les conférences de rédaction.
 
Son expertise et sa passion pour les lettres ne s’arrêtèrent pas aux portes du journal. En 2022, il endossa le rôle de Directeur des éditions de L’Harmattan Gabon, où il œuvra à promouvoir et à magnifier la pensée et la littérature gabonaise et africaine. Il passait ainsi de l’autre côté du miroir, devenant un pilier essentiel dans la chaîne de transmission du savoir, guidant les auteurs et veillant à ce que les voix du Gabon résonnent avec force.
 
Une rédaction meurtrie et un hommage unanime
 
Au sein de la rédaction de L’Union, l’émotion est palpable. Les visages sont graves, les souvenirs affluent. 
On se remémore le collègue bienveillant, toujours prêt à partager son savoir, l’ami fidèle dont l’humour subtil pouvait désamorcer les tensions. Son départ est une perte personnelle et professionnelle irrémédiable.
 
La Rédaction de L’Union, par la voix de ses membres, tient à exprimer ses plus vives et sincères condoléances à sa famille, durement éprouvée, à ses enfants, à qui il lègue un héritage de rigueur et de passion, et à tous ses proches. En l’espace de quelques jours, la presse gabonaise perd deux de ses figures: Otembe Nguema, après Crépin Nganga d’Africa N 1. Cette double tragédie nous rappelle la précarité de la vie et l’importance de chérir ceux qui, par leur travail, éclairent notre quotidien.
 
La plume de Jean Hilaire Otembe Nguema s’est tue, mais l’écho de ses mots, la trace de ses engagements et la mémoire de son esprit brillant continueront d’inspirer les générations présentes et futures. Que son âme, enfin libérée de ses souffrances, trouve la paix éternelle.
 
Repose en paix, Doyen. Ta une est désormais tranquille.

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