
Alors que le scrutin du 27 septembre approche, le président du PNTP, Jean Rémy Yama, monte au créneau. Il dénonce un processus électoral « inacceptable », marqué par des irrégularités et une confusion générale. Sa solution : un recours en urgence devant la Cour Constitutionnelle pour obtenir un report des législatives et des locales.
Un désordre persistant malgré l’alerte présidentielle
Malgré les reconnaissances d’échec de la part du président de la République lui-même, le cafouillage électoral se poursuit sans relâche. Jean Rémy Yama, président du Parti national pour le travail et le progrès (PNTP), n’y va pas par quatre chemins : l’organisation des élections par la Cnocer est un fiasco. Lors d’une conférence de presse tenue ce 5 septembre, il a brandi la menace juridique ultime : saisir la Cour Constitutionnelle pour forcer un report du scrutin.
Transparence bafouée et liste(s) fantôme
Le cœur du problème ? Une opacité totale qui crée une confusion inédite. « Où est la liste définitive ? » semble être la question que tout le monde se pose. Yama fustige la multiplication des publications de listes de candidats, un casse-tête loin des deux publications prévues par la loi. « Cette absence de transparence et l’absence de motifs de rejet pour les candidats évincés rendent le processus inacceptable », assène-t-il. Pour lui, il ne s’agit plus de simples erreurs, mais d’un système qui dysfonctionne à plein régime.
La stratégie de l’étouffement : des candidats pris en étau
Et les conséquences sont très concrètes. Yama dénonce une inégalité de traitement flagrante qui désavantage clairement certains candidats. La loi exige que la liste définitive soit connue un mois avant le vote, soit avant le 27 août. Or, à la veille du dépôt de son recours, des candidats tremblent encore pour savoir s’ils pourront courir.
« Certains ne sauront que le 5 septembre si leur candidature est validée, tandis que d’autres ont reçu une confirmation dès le 20 août », martèle-t-il. Une disparité des dates qui n’a rien d’anodin : c’est une tactique d’étouffement. Comment mener une campagne sérieuse quand on n’a que trois semaines pour se préparer, contre un mois et demi pour ses adversaires ? La réponse est simple : impossible.
L’exemple qui accuse : le PNTP dans le collimateur
Jean Rémy Yama ne parle pas en l’air. Il est lui-même la parfaite illustration des dysfonctionnements qu’il dénonce. Ses propres candidatures, tant aux législatives qu’aux locales, sont plongées dans le flou. Concernant les locales, il a déjà dû saisir le Tribunal administratif pour obliger la Cnocer à justifier le rejet de sa candidature. Preuve, s’il en fallait, du manque de considération pour les règles.
La moisson pour son parti est amère : sur 19 dossiers complets et déposés dans les règles, seulement 8 ont été validés. Un taux de rejet massif qui, pour Yama, sent la manipulation politique. Il y voit la griffe de « certains roitelets » locaux qui useraient de la machine administrative pour exclure méthodiquement leurs adversaires.
La solution : une pause et un reset
Face à ce « sabotage en règle » du processus démocratique, Jean Rémy Yama ne propose pas une simple rustine. Il exige un reset complet. Son recours devant la Cour Constitutionnelle n’est pas une attaque, mais une « pause salvatrice ». Un geste nécessaire pour « choisir une voie qui semble plus appropriée » et garantir des élections justes et équitables.
Alors que le pays s’apprête à voter, la question est lancinante : peut-on organiser une élection crédible sur les ruines d’un processus aussi chaotique ? La balle est désormais dans le camp de la justice constitutionnelle.