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Diplomatie de crise : l’Arabie saoudite affirme son soutien indéfectible au Qatar après l’attaque Israélienne de Doha

Une solidarité régionale qui consolide les récents efforts de réconciliation dans le Golfe

Le Prince Héritier Mohammed Bin Salman Bin Abdulaziz Al Saud, également Premier ministre du Royaume d’Arabie saoudite, a eu un entretien téléphonique ce mardi avec Son Frère, le Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, Émir de l’État du Qatar. Cet échange intervient quelques heures après une attaque aérienne israélienne ciblant des responsables du Hamas à Doha, qualifiée par Riyad de « violation flagrante des lois internationales » .
 
 
 
Au cours de cet appel, le Prince Héritier a réaffirmé le « soutien total » de l’Arabie saoudite au Qatar, condamnant vivement ce qu’il a décrit comme un « acte criminel » perpétré par Israël. Il a insisté sur la nécessité de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des États, conformément au droit international . Le dirigeant saoudien a également promis de mobiliser « toutes les capacités » du Royaume pour soutenir les mesures de protection de la sécurité qatarie .
 
 
 
Cette prise de position saoudienne s’inscrit dans un mouvement plus large de condamnations émanant des pays arabes et de la communauté internationale. Les Émirats arabes unis, le Koweït, la Jordanie, l’Égypte et l’Iran ont tous dénoncé l’attaque, soulignant l’indivisibilité de la sécurité du Golfe et appelant à une désescalade urgente . Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a également exprimé son soutien au Qatar, mettant en garde contre les risques d’instabilité régionale .
 
 
Cette démonstration de solidarité est d’autant plus significative qu’elle survient après plusieurs années de tensions entre Riyad et Doha. De 2017 à 2021, une crise diplomatique avait opposé le Qatar à l’Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, à Bahreïn et à l’Égypte, ces pays accusant Doha de soutenir le terrorisme et de trop grande proximité avec l’Iran . La réconciliation, entamée en janvier 2021 sous médiation koweïtienne et américaine, avait abouti à la réouverture des frontières et au rétablissement des relations diplomatiques .
 
 
 
Cette réaction rapide et ferme de l’Arabie saoudite témoigne de sa volonté de jouer un rôle stabilisateur dans la région. En prenant la tête des condamnations, Mohammed Bin Salman renforce l’image d’un leadership saoudien capable de fédérer les pays arabes face aux crises. Cette posture est cohérente avec les objectifs de sa Vision 2030, qui inclut la consolidation de partenariats régionaux et la promotion de la sécurité collective .
 
 
 
L’attaque a été condamnée par de multiples acteurs globaux, dont le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui a dénoncé une « violation flagrante de la souveraineté du Qatar » . Les États-Unis, par la voix de la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, ont regretté une « action unilatérale » qui « ne sert pas les intérêts d’Israël ni des États-Unis » .
 
 
 
Cet événement pourrait accélérer le renforcement des mécanismes de sécurité collective du Golfe. La coordination accrue entre Riyad et Doha, notamment via le Conseil de coordination saoudo-qatari , suggère une volonté de dépasser les anciennes rivalités pour faire face aux défis communs. La question de la médiation dans le conflit israélo-palestinien, où le Qatar joue un rôle clé, reste également au cœur des enjeux .
 
 
 
La réponse saoudienne à l’attaque de Doha illustre une évolution stratégique majeure : loin des tensions passées, Riyad se pose désormais en garant de la sécurité et de la souveraineté de ses voisins. Cette posture, couplée à une condamnation internationale large, renforce le rôle de l’Arabie saoudite comme pivot diplomatique au Moyen-Orient.

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