FlashInternationalReportage
Massacre en RDC : 72 civils exterminés dans une attaque barbare des ADF/MTM
Dans la nuit du 8 au 9 septembre 2025, un groupe armé présumé des Forces démocratiques alliées (ADF/MTM) a semé la terreur et la mort dans le village de Ntoyo, à l’est de Manguredjipa (secteur des Bapere). Le bilan est lourd : au moins 72 civils froidement abattus, dont des femmes, des hommes et des enfants, ainsi que 14 maisons réduites en cendres.

Cyprien Sangala, coordinateur de l’organisation citoyenne Renadel, décrit une scène d’horreur : « Ce qui s’est passé est vraiment un acte que nous qualifions d’inhumain. Des familles entières ont été décimées. » Selon des témoins, une quarantaine d’assaillants lourdement armés ont encerclé le quartier, défoncé les portes et traqué les habitants sans pitié. Ils ont également pris pour cible un rassemblement de deuil, où des dizaines de personnes étaient réunies pour commémorer la perte d’un proche.
La communauté est sous le choc. En plus du deuil, la colère monte face à l’inaction des autorités malgré l’existence d’une opération conjointe des armées congolaise et ougandaise censée neutraliser les ADF. « Il y a eu une alerte une semaine avant le massacre, mais personne n’a réagi », déplore Cyprien Sangala, qui exige des comptes de la part de l’État.
En rappel, les ADF, originaires d’Ouganda et affiliées à l’État islamique depuis 2017, sévissent dans l’est de la RDC depuis des années. Malgré les opérations militaires conjointes (dont l’opération Shujaa), leurs attaques contre les civils se multiplient, avec plus de 150 tués depuis juillet 2025 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Leur mode opératoire évolue : désormais, ils ciblent délibérément les lieux de rassemblement publics – églises, funérailles – pour maximiser l’impact psychologique.
Les ADF ne sont plus seulement un problème local : leur recrutement transnational, leur financement par le pillage et leur idéologie violente en font une menace pour toute la région. Les populations, prises en étau entre les milices et l’impuissance des forces de sécurité, se sentent abandonnées à leur sort.
Ce massacre s’inscrit dans une longue liste d’atrocités qui endeuillent l’est de la RDC. La communauté internationale et les autorités locales sont interpellées : jusqu’à quand ?