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Niger : une escalade de terreur dans le Tillabéri, HRW alerte sur les massacres de civils

La région de Tillabéri, au Niger, est en proie à une violence d’une brutalité insoutenable. Un rapport accablant de Human Rights Watch (HRW), publié ce mercredi, révèle l’intensification glaçante des attaques perpétrées par le groupe État islamique au Sahel (EIS) contre les populations civiles, livrées à elles-mêmes et abandonnées à leur sort.
 
Les conclusions de l’ONG sont sans appel : au cours des cinq mois ayant marqué le début de l’année, entre mars et juin, l’EIS a méthodiquement exécuté 127 personnes dans cinq attaques distinctes, documentées dans ce qui s’apparente à un terrible récit de terreur. Sur la base d’une trentaine de témoignages recueillis auprès de survivants, d’activistes, de journalistes et de médecins, le tableau qui se dessine est celui d’une région en état de siège, où la barbarie est devenue la norme.
 
Le modus operandi des assaillants est d’une froideur calculée. En mars, à Fambita, des combattants ont encerclé une mosquée en pleine prière et ont ouvert le feu de manière impitoyable sur les fidèles. Une scène d’horreur qui s’est tragiquement répétée en juin à Manda, dans une attaque similaire qui a coûté la vie à plus de 70 personnes. Le mois de mai a vu le village de Dani Fari frappé à son tour ; cinq hommes et deux garçons y ont été exécutés sommairement, fauchés par des balles dans le dos, la tête ou les bras.
 
La terreur s’exerce aussi par la punition exemplaire. À Abarkaïzé, le chef du village a été froidement assassiné pour avoir osé refuser de collecter l’impôt (zakat) au profit de l’EIS. À Ezzak, c’est une communauté entière qui a été décimée.
 
Aucune de ces tueries n’a été formellement revendiquée, mais les récits des survivants ne laissent aucun doute sur l’identité de leurs bourreaux. Dans leur implacable logique, les jihadistes accusent systématiquement les villageois de collaborer avec l’armée nigérienne. Et c’est là que le constat devient plus accablant encore : selon les témoignages recueillis par HRW, les forces armées, pourtant alertées, sont systématiquement restées sans réaction, laissant les civils sans aucune protection face à la furie meurtrière.
 
Face à ce qui constitue de probables crimes de guerre, Human Rights Watch lance un appel solennel et grave aux autorités nigériennes. L’ONG exige que des mesures immédiates soient prises pour protéger urgemment les populations civiles du Tillabéri, que des enquêtes approfondies soient ouvertes sur ces atrocités et que les responsables de ces massacres soient poursuivis et traduits en justice.
 
La communauté internationale ne saurait rester sourde à ce cri d’alarme. Le Tillabéri sombre dans une tragédie humanitaire dont l’ombre sinistre s’étend un peu plus chaque jour.

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