FlashInternationalPolitique
Présidentielle au Cameroun : Cabral propose un battle de générations et un tournoi de belote aux seniors

Cabral Libii, candidat à la présidentielle et self-proclamé « chef des cadets », a tenu aujourd’hui une conférence de presse moins pour présenter son programme que pour jouer les entraîneurs de l’équipe des septuagénaires. Face à une forêt de micros, le jeune politicien a lancé un appel du pied (voire une petite pichenette) à ses aînés Bello Bouba Maigari, Issa Tchiroma Bakary et Akere Muna, les invitant à former un super-groupe, non pas pour une tournée musicale, mais pour la course à la présidence.
Objectif avoué : éviter que l’élection ne se transforme en maison de retraite géante et montrer l’exemple à la jeunesse. « On ne peut pas faire plus vieux que Biya, donc faisons un peu plus jeune, mais pas trop quand même », semble être la ligne stratégique.
Libii, qui s’est autoproclamé statisticien en chef des tranches d’âge, a présenté le scrutin comme une course à six catégories :
La catégorie « Mémoire Vivante » (90+) : Paul Biya (leader incontesté).
La catégorie « Jeunes Seniors Dynamiques » (70+) : Le trio visé (Bello, Tchiroma, Muna).
La catégorie « L’Âge de Raison » (60+) : Pierre Kwemo (le presque jeune).
La catégorie « La quarantaine… et des poussières » (50+) : Une brochette de candidats.
Sa catégorie à lui, « L’Avenir » (40+) : Lui-même et Serge Espoir Matomba (parce qu’à 40 ans passés, on est encore un cadet, visiblement).
La catégorie « Les Bleus » (30+) : « Eux, on les a à peine vus, ils doivent être en train de griller une partouze sur TikTok », a-t-il semblé sous-entendre.
« Les papys, unissez-vous ! »
Le plaidoyer de Libii peut se résumer ainsi : « Chers messieurs des années 70, faites un effort. Les Camerounais nous demandent pourquoi on quitterait un président de 90 ans pour un de 70 ans. Moi, je leur réponds que c’est déjà 20 ans de gagnés ! Mais pour que le message passe, il faut que vous vous seriez les coudes. Allez, formez un club ! Faites un pacte. Jouez à la belote ensemble et désignez un winner pour vous tous. »
Et le jeune leader de surenchérir avec une argumentation imparable : « En plus, deux d’entre vous viennent du même département ! Ils pourraient faire du covoiturage pour les meetings, ça ferait des économies. Ce n’est pas compliqué ! »
La stratégie de Libii est claire : laisser les seniors régler leur différends dans un coin pendant que lui, en bon cadet, « avisera » et « écoutera les retours des Camerounais ». Ceci sous-entend qu’ il les regardera se neutraliser mutuellement pour mieux surgir en candidat rajeunissant et consensuel.
Et Paul Biya dans tout ça ?
Pendant que l’opposition s’amuse à jouer aux Lego générationnels, le principal concerné, Paul Biya, 92 ans, n’a pas donné signe de vie. Ses conseillers assurent qu’il suit la situation avec bienveillance, confiant dans le fait que le débat sur la pertinence de passer de 90 à 70 ans valide, en creux, l’idée que l’expérience prime sur tout. Une source proche du palais a confié : « Le président trouve ce débat rajeunissant. Littéralement. »