FlashSociété

ANBG : 34 délégués sans salaire depuis 18 mois

Une crise humaine et administrative secoue l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), mettant en péril une réforme pourtant cruciale pour l’avenir éducatif du pays. Nommés en Conseil des ministres en mars 2024 pour incarner une gestion décentralisée et transparente, 34 délégués nationaux et internationaux attendent toujours leur premier salaire après 18 mois de service. Derrière les chiffres, des pères et mères de famille luttent pour leur dignité et celle de leurs proches.
 
Une réforme en péril
 
L’ANBG est pourtant un pilier de la politique éducative gabonaise, garantissant l’accès équitable aux bourses pour des milliers d’étudiants au Gabon et à l’étranger . Mais cette crise sape la crédibilité de la réforme. Elle est caractérisée par des retards répétés dans le traitement des dossiers étudiants; des frustrations croissantes parmi les boursiers et des risques de dégradation de la mobilité académique internationale.
 
Malgré trois rallonges budgétaires totalisant plus de 2 milliards de FCFA en 2024, les délégués restent non payés. Selon leur collectif, ces fonds auraient été détournés vers d’autres priorités, alimentant un sentiment d’injustice.
La résolution de cette crise exige une démarche collaborative et urgente. Pour les observateurs, elle passe par une tripartite: États, direction de l’Anbg et représentants des délégués pour trouver une solution durable. Puis créer un cadre juridique clarifiant le statut et la rémunération des délégués et in finé  auditer l’utilisation des rallonges allouées à l’Anbg pour rétablir la confiance entre l’entité étatique et le personnel en difficulté.
 
Le Gabon a montré récemment sa capacité à organiser des dialogues inclusifs, comme lors de la conférence nationale sur la réforme constitutionnelle . Cette expertise doit être mobilisée pour résoudre ce conflit social.
Cette crise est un test pour le Gabon : peut-on moderniser l’éducation sans valoriser celles et ceux qui portent cette ambition ? En sauvant la réforme de l’ANBG par le dialogue, le gouvernement enverrait un message fort : la dignité des travailleurs est au cœur de la  Vème République. Il est temps d’agir – pour les délégués, pour les étudiants, et pour l’avenir du pays.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page