
À la veille de l’ouverture de la campagne électorale pour le double scrutin législatif et municipal du 27 septembre, le parti Ensemble pour le Gabon (EPG) se présente en force alternative face au pouvoir en place. Avec 9 candidatures déposées aux législatives et 11 aux locales – et d’autres en attente de validation – la formation politique entend contester la nouvelle constitution adoptée en novembre 2024, qui accorde selon eux des pouvoirs excessifs au président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Un appel à la rupture

Le président de l’EPG, Alain Claude Bilie By Nze, a lancé un appel mobilisateur à ses troupes à la veille du début de campagne. D’une voix déterminée, il déclare : « En acceptant de porter les couleurs du parti politique Ensemble pour le Gabon, vous avez fait le choix de la rupture, le choix de la vraie rupture afin d’offrir à notre pays une trajectoire différente et de meilleures perspectives. »
Dénonciation des « recyclages » politiques
Le ton se fait plus incisif lorsqu’il évoque la composition des forces en présence, fustigeant ce qu’il qualifie de « recyclage d’anciens barons du régime PDG » investis et adoubés par l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB). Avec une rhétorique percutante, il assène : « Mes chers compatriotes, le 30 août a été une usurpation lorsque le libérateur auto-proclamé et le bourreau désigné célèbrent ensemble, c’est là que la victime est toujours la même, et la victime ici c’est qui ? C’est le peuple. »
Un processus électoral contesté
L’EPG, par la voix de son président, dénonce une organisation « chaotique » du scrutin, pointant du doigt des « décisions incomprises », des « candidats recalés sans explication » et des « recours sans justifications », sans respect du principe du contradictoire. Billie By Nzé exprime son indignation contre les décisions de la cour constitutionnelle, qu’il juge incohérentes, citant l’exemple du parti Réagir, dont les candidatures aux législatives ont été invalidées tandis que le même parti aura des représentants aux élections locales.
La mission assignée aux candidats de l’EPG est claire : gagner les élections sur leurs sièges afin de modifier la constitution adoptée en novembre 2024, un texte qui, selon l’opposition, confère tous les pouvoirs au président de la République et pourrait entraîner un glissement vers un régime autocratique si les choses restent en l’état.
Alors que le Gabon s’apprête à vivre un double scrutin crucial, l’opposition menée par l’EPG se positionne en force de proposition alternative, dénonçant avec virulence les conditions d’organisation du vote et la mainmise présidentielle sur les institutions. La campagne qui s’ouvre ce 17 septembre s’annonce tendue, entre dénonciations d’irrégularités et quête de légitimité démocratique.