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RDC : Rentrée parlementaire sous très haute…tension

C’est la reprise au palais du peuple de Kinshasa ! Ce lundi, les députés et sénateurs congolais ont rangé leurs tenues en pagne pour enfiler leur plus beau costume de crise. Et pour marquer cette rentrée parlementaire sous le signe de la convivialité, rien de tel qu’une bonne vieille tentative de coup d’État… de bureau.
 
Au programme de cette saison 2 de « House of Cards » version congolaise : la double éviction de nos maîtres de cérémonie, les très honorables présidents de l’Assemblée, Vital Kamerhe, et du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde. Le scénario, aussi original qu’un épisode de soap opéra, est porté par… deux élus du parti présidentiel, l’UDPS. Parfait exemple de la solidarité qui unit la majorité.
Le timing, lui, est un chef-d’œuvre de subtilité : le jour même où le gouvernement doit présenter son budget. Pourquoi faire simple et traiter les finances du pays quand on peut organiser un beau bordel ?
 
Acte I : La révolte de la cantinière
 
Du côté de l’Assemblée, la rébellion est menée par un ancien de l’UNC, Crispin Mbidule, qui apporte la touche « vengeance personnelle » si cruciale à tout bon mélodrame. La pétition, déjà signée par plus de la moitié des 500 députés, dresse une liste de griefs aussi surprenante que la découverte de l’eau chaude :
 
On leur aurait retardé le contrôle parlementaire ? Le scandale !
Un « manque de transparence » ? En politique congolaise ? Voilà qui est totalement inédit.
Le comble : dix mois d’arriérés sur les frais de fonctionnement et une mutuelle pourrie. Là, c’est la révolte sacrée. On touche à l’essentiel : le portefeuille.
 
Acte II : La défense qui s’enfonce
 
Face à ces accusations « sans fondement », les supporters de Kamerhe ont sorti l’argument massue : « C’est la faute au budget ! ». Les crédits de l’Assemblée auraient été réduits de plus d’un quart. Comment, dans ces conditions, financer les petits extras et les enveloppes roses ? Une austérité intolérable.
 
Même topo au Sénat, où Sama Lukonde doit aussi se méfier de ses propres amis. La loyauté est une denrée périssable à Kinshasa.
Le meilleur rôle revient sans doute au secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya. Alors que la fronde est menée par ses troupes, il déclare, l’air de rien, que son parti n’y est pour rien. Un pur chef-d’œuvre de distance responsable.
 
Et pour clore le spectacle, il rappelle sereinement que la décision finale reviendra au metteur en scène en chef, le président Félix Tshisekedi. Message reçu : le spectacle continue, mais c’est le patron qui aura le dernier mot sur qui garde son fauteuil.
 
La saison promet d’être passionnante. Le budget ? On verra ça plus tard. L’important, c’est le drama.

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