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CAN 2025 : Maroc, Sénégal, Côte d’Ivoire, Algérie… Qui sont les favoris et les outsiders de la compétition ?
Un article de BFM/ RMC SPORT
La Coupe d’Afrique des nations 2025 va se dérouler au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Devant leur public, les Lions de l’Atlas se présentent comme les grands favoris avec le Sénégal. Mais d’autres nations sont en embuscade, comme la Côte d’Ivoire, tenante du titre, la Tunisie, la RD Congo, l’Algérie ou l’Égypte. Le point avec Hamza Rahmani, expert du football africain pour RMC Sport.
24 pays sur la ligne de départ mais seulement un lauréat. La CAN 2025, qui débute ce dimanche au Maroc, compte dans ses rangs un grand favori (le pays hôte) mais de nombreux outsiders qui voudront déjouer les pronostics d’une compétition pas avare en surprises. RMC Sport fait le point sur les favoris de cette Coupe d’Afrique des nations 2025.
Les favoris de la CAN 2025
Maroc
Cinquante ans après leur seul titre lors de la CAN 1976, les Lions de l’Atlas veulent décrocher un nouveau trophée devant leur bouillant public. Et les joueurs de Walid Regragui, placés dans le groupe A avec les Comores, le Mali et la Zambie, semblent avoir les atouts nécessaires pour triompher dans leur royaume.
L’avis d’Hamza Rahmani : « Le Maroc est favori parce qu’il va jouer à domicile. Les supporters marocains attendent cette CAN depuis plusieurs années. Cette équipe a atteint les demi-finales de la dernière Coupe du monde en 2022 et reste sur dix-huit victoires consécutives (record historique). Le Maroc est dans l’obligation de réussir sa Coupe d’Afrique des nations, pour ne pas dire de la gagner. C’est impensable de ne pas mettre le Maroc comme grandissime favori avec tous les investissements qui ont été faits depuis plus de dix ans, le développement du football dans le pays, les infrastructures et l’enjeu politique. Il faut maintenant concrétiser par une victoire et remplir l’armoire à trophées. »
Sénégal
Avec un réservoir très fourni et un style offensif, les Lions de la Téranga viennent au Maroc pour rafler une deuxième CAN, après celle remportée en 2021. Dans le groupe D, les coéquipiers de Sadio Mané affronteront la RD Congo, le Bénin et le Botswana.
L’avis d’Hamza Rahmani : « C’est l’équipe qui offre le plus de certitudes sportives. Le Sénégal a des matchs référence depuis l’arrivée de Pape Thiaw sur le banc l’an passé. Ils avaient une longue série d’invincibilité jusqu’à la défaite face au Brésil (2-0, le 15 novembre dernier à Londres). Je trouve que c’est l’effectif le plus complet d’Afrique, en qualité et en quantité. Aujourd’hui, il y a un groupe de 25-30 joueurs de haut niveau. Sur le papier, le Sénégal est impressionnant. »
Les outsiders
Côte d’Ivoire
Après avoir frôlé la sortie de route dès la phase de poules, les Éléphants ont réussi à remporter la dernière CAN à domicile. A voir si les protégés d’Emerse Faé, placés dans le groupe F avec le Cameroun, le Gabon et le Mozambique, seront capables de réussir le back-to-back au Maroc.
L’avis d’Hamza Rahmani : « C’est un outsider sérieux parce que c’est le tenant du titre. Depuis sa nomination il y a près de deux ans, Emerse Faé n’a cessé de renouveler son groupe. Il a fait beaucoup de tests. On a l’impression qu’il y a encore un peu d’incertitude concernant les joueurs sur qui il va s’appuyer durant la CAN. C’est pour ça que je ne les mets pas dans les favoris. En plus, ils vont avoir un calendrier relevé d’entrée, avec un groupe très difficile et un tableau qui devrait leur réserver un parcours corsé jusqu’à la fin. Ce n’est pas la sélection avec le jeu le plus spectaculaire, mais ça reste la Côte d’Ivoire, championne d’Afrique, avec un effectif de qualité. Mieux vaut ne pas les croiser, surtout en phase à élimination directe. »
Tunisie
Après le flop de la CAN précédente marqué par une élimination au premier tour, la Tunisie aura à cœur de retrouver son statut de grande nation du continent. Les Aigles de Carthage débuteront dans le groupe C face au Nigeria, à l’Ouganda et à la Tanzanie.
L’avis d’Hamza Rahmani : « C’est l’équipe qu’on n’attend jamais en Coupe d’Afrique des nations, mais qui est toujours présente. La Tunisie reste sur un raté avec une élimination dès le premier tour lors de la dernière CAN. Là non plus, ce n’est pas une équipe qui produit un grand spectacle, mais elle a cet ADN de la CAN. C’est une défense hyper solide, qui n’a encaissé aucun but lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026. Ils ont tenu en échec le Brésil (1-1 le 18 novembre dernier à Villeneuve-d’Ascq). La force défensive de la Tunisie en fait une équipe extrêmement stable. Et pour aller loin en Coupe d’Afrique des nations, il faut aussi une bonne défense. J’ai juste un doute sur leur capacité à se montrer cliniques dans les moments clés, lorsqu’ils seront peut-être dominés. Mais il faudra prendre la Tunisie très au sérieux. »
RD Congo
Après avoir longtemps enchaîné les déceptions, la RD Congo monte en puissance depuis quelques années. En attendant de valider peut-être leur qualification à la Coupe du monde 2026, les Léopards, placés dans le groupe D avec le Sénégal, le Bénin et le Botswana, arrivent au Maroc avec de l’ambition.
L’avis d’Hamza Rahmani : « L’équipe est sur une dynamique hyper positive depuis l’arrivée de Sébastien Desabre à l’été 2022. Elle reste sur la joie de ses succès en barrage des éliminatoires de la zone Afrique pour la Coupe du monde 2026, après avoir sorti le Cameroun et le Nigeria (en attendant son barrage intercontinental contre la Jamaïque ou la Nouvelle-Calédonie prévu fin mars). C’est une équipe qui sait exactement où elle se situe et où elle va. Ce groupe a des certitudes. En 2025, ils n’ont perdu qu’une fois contre le Sénégal (2-3 début septembre), alors qu’ils menaient 2-0. Ils encaissent peu de buts. La seule interrogation, c’est leur capacité à battre les grosses nations sur une rencontre à élimination directe. La RDC, ce sera une équipe à éviter. »
Afrique du Sud
Les Bafana Bafana se sont hissés sur le podium de la dernière édition et ils comptent bien faire à nouveau partie de l’élite du continent. Présents dans le groupe B, avec l’Égypte, l’Angola et le Zimbabwe, les Sud-Africains entendent déjouer les pronostics au royaume chérifien.
L’avis d’Hamza Rahmani : « Ce sont les troisièmes de la dernière CAN, où ils avaient sorti le Maroc en 8es (2-0). Ils restent sur une stabilité totale depuis deux ans. Le sélectionneur Hugo Broos connaît parfaitement la CAN, il l’a gagnée avec le Cameroun en 2017. Malgré ce qu’on aurait pu penser, il a beaucoup renouvelé son groupe. Il y avait une sorte de dépendance aux Mamelodi Sundowns, avec une dizaine de joueurs issus de ce club (basé à Pretoria). Le contingent a été réduit de moitié pour cette CAN. L’Afrique du Sud est une équipe en forme et en confiance, qui a officiellement perdu un match sur tapis vert face au Lesotho fin septembre (parce qu’un joueur suspendu avait été aligné), alors qu’elle l’avait emporté 2-0 sur le terrain. Sans compter cette défaite, les Sud-Africains restent sur vingt-cinq matchs d’invincibilité. Ça peut être une belle surprise. »
Les historiques en embuscade
Algérie
Après deux échecs retentissants lors des dernières CAN, sans gagner le moindre match, les Fennecs veulent redorer leur blason chez leurs voisins du Maroc. Placés dans le groupe E, avec le Burkina Faso, la Guinée équatoriale et le Soudan, les joueurs de Vladimir Petkovic espèrent retrouver les sommets lors de cette CAN.
L’avis d’Hamza Rahmani : « C’est l’incertitude totale. Il y a eu la qualification pour la Coupe du monde 2026 sans trembler au niveau du parcours, mais le contenu des matchs était largement insuffisant. Petkovic a été beaucoup critiqué l’été dernier après certaines prestations inquiétantes. Aujourd’hui, c’est l’inconnue, par rapport à la gestion de l’effectif et le choix des joueurs. On ne sait pas du tout où va cette équipe, qui reste sur deux éliminations en phase de poules lors des précédentes Coupe d’Afrique des nations. L’Algérie se doit d’être humble à l’heure d’entamer cette nouvelle compétition, avec l’objectif de gagner déjà un match, ce qui ne lui est plus arrivé à la CAN depuis la finale remportée en 2019 face au Sénégal (1-0). Ça fait six ans et demi. Le plus incertain pour l’Algérie, ce sera le premier tour. Après, si elle atteint la phase à élimination directe, elle peut basculer dans un autre état d’esprit. »
Égypte
Les Pharaons veulent faire honneur à leur statut de nation la plus titrée d’Afrique (sept CAN), à condition de retrouver un visage séduisant au Maroc. Placés dans le groupe B, les coéquipiers de Mohamed Salah débuteront leur tournoi face à l’Afrique du Sud, l’Angola et le Zimbabwe.
L’avis d’Hamza Rahmani : « Ce que j’ai dit sur l’Algérie, c’est puissance dix pour l’Égypte. Je pense qu’ils vont passer le premier tour, mais c’est une équipe qui va galérer parce qu’il y a très peu de certitudes avec le sélectionneur Hossam Hassan, en poste depuis la dernière CAN. L’Égypte, c’est une sélection difficile à juger. Je ne sais pas quoi en attendre. Là aussi, il y a beaucoup de critiques sur les choix des hommes. On sait que pour Mohamed Salah, ce sera une Coupe d’Afrique très importante. Il a déjà perdu deux finales (2017 face au Cameroun et 2021 contre le Sénégal), il y a sa situation compliquée avec Liverpool, donc ça va être l’objectif de sa saison avec la Coupe du monde. Ils sont dans un groupe piégeux, mais à partir du moment où l’Égypte passe le premier tour, c’est l’équipe à vraiment éviter. Elle peut faire déjouer n’importe qui. »
Nigeria
Finalistes de la dernière CAN, les Super Eagles viennent de vivre une grosse déception en échouant à se qualifier pour la Coupe du monde 2026. Placés dans le groupe C, avec la Tunisie, l’Ouganda et la Tanzanie, les partenaires de Victor Osimhen vont tenter de reprendre des couleurs au Maroc.
L’avis d’Hamza Rahmani : « Depuis l’arrivée d’Éric Chelle sur le banc en janvier dernier, c’est beaucoup mieux. C’est une équipe qui n’a pas perdu le moindre match dans le temps réglementaire en 2025. Mais les barrages de la zone Afrique pour la Coupe du monde 2026 (élimination face à la RD Congo) ont mis en exergue la Victor Osimhen-dépendance. C’est un joueur de classe mondiale, il peut changer le cours d’un match et il a de très bonnes statistiques, même s’il a beaucoup marqué face à des nations plus modestes. Victor Osimhen, c’est à la fois force et la faiblesse de cette sélection. Si demain il est absent, à quoi va ressembler le Nigeria? Il y a aussi pas mal d’interrogations par rapport à la gestion en interne. Malgré tout, il y a de la qualité. Ils ont atteint la finale de la dernière édition et je m’attends à les retrouver très loin dans la compétition. »
Cameroun
L’avis d’Hamza Rahmani : « On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre avec les soucis au niveau de la fédération camerounaise et du poste de sélectionneur. Cette équipe a vécu une préparation chaotique. Comme souvent, le Cameroun se tire dans les pieds et se met le feu tout seul. Dans ce contexte, ils peuvent être ridicules lors de la CAN, mais ils peuvent aussi aller très loin. Cette sélection a cette capacité à réussir dans les moments où on l’attend le moins. Elle l’a déjà prouvé. Ça reste un grand nom du football africain à ne pas négliger, même si sa situation n’est pas idéale ».
