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Pêche illégale : l’Afrique gagne une arme fatale contre les géants de mers

Un accord historique de l'OMC entre enfin en vigueur pour protéger les océans. Le continent, première victime de la surpêche, pourrait enfin inverser la tendance.

C’est une révolution silencieuse pour les océans. Ce lundi 15 septembre, l’arme la plus attendue contre la pêche illégale est officiellement dégainée : l’accord de l’OMC sur les subventions à la pêche est entré en vigueur. Grâce aux ratifications cruciales du Brésil, du Kenya, du Vietnam et de Tonga, le monde se dote enfin d’une règle du jeu équitable. Et pour l’Afrique, c’est une lueur d’espoir immense.
 
Le coup d’arrêt aux subventions toxiques
 
22 milliards de dollars, c’est le pactole que les États injectent chaque année dans des subventions « nocives », permettant à des flottes industrielles sur puissantes de vider les océans. Cet accord, fruit de 20 ans de négociations, déclare la guerre à ces financements toxiques.
 
Interdits : les subventions pour la pêche illégale. Interdits: les aides pour capturer des espèces déjà au bord de l’effondrement. Interdits: les financements pour pêcher en haute mer sans cadre réglementaire.
 
L’Afrique, victime et future grande gagnante ?
 
Pour le continent africain, cet accord est bien plus qu’un texte, elle représente une question de survie économique et alimentaire. La raison est simple : l’Afrique perd 11,2 milliards de dollars par an à cause de la pêche illégale de navires étrangers, selon l’Union africaine.
 
Pendant que des géants comme la Chine, l’UE, la Russie ou la Corée subventionnent lourdement leurs armadas, les pêcheurs artisans africains, eux, naviguent avec peu ou pas d’aides. Résultat : une concurrence totalement déloyale qui épuise leurs ressources juste devant leurs côtes.
Le défi de la mise en œuvre
Mais le combat ne fait que commencer. La bataille du consensus est loin d’être gagnée : seulement 23 pays africains sur 54 ont pour l’instant ratifié l’accord. Certains redoutent les contraintes administratives ou la peur de devoir couper le peu de subventions qu’ils accordent à leurs propres pêcheurs.
 
Pour les aider, un fonds de transition a été créé. Indispensable, car la route est encore longue. Une deuxième phase de négociations est déjà prévue pour s’attaquer au cœur du problème : les subventions qui augmentent purement et simplement la surcapacité de pêche mondiale.
La directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, l’a affirmé : « À un moment où le système commercial international est confronté à de profonds défis, cet accord envoie un signal fort. »
 
Un signal que l’Afrique attendait depuis bien trop longtemps. La partie d’échecs géante pour le contrôle de ses ressources maritimes vient de connaître un coup d’éclat.

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