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Cameroun-Biya, 43 ans de chantier, appelle (enfin) les Camerounais à l’union

Dans un élan de ferveur patriotique aussi soudain que remarquable, Son Excellence Paul Biya, architecte en chef du Cameroun depuis 43 ans, a une nouvelle fois sorti sa truelle rhétorique pour appeler son peuple à se serrer les coudes et à «construire le pays».
Lors d’une allocution qui a surpris par son actualité brûlante, le président a enjoint les citoyens à « s’impliquer activement dans la construction du Cameroun ». Une invitation touchante, qui a sans doute ému les nombreux chantiers à l’arrêt, les routes défoncées et les hôpitaux en manque de moyens, tous ravis d’apprendre que l’objectif était, en fait, de les construire.
« Nous devons tous participer à l’édification du patrimoine national », a-t-il déclaré avec une conviction qui laisse supposer que le chantier n’aurait peut-être pas avancé aussi vite que prévu en près d’un demi-siècle. Une œuvre collective, donc, où chacun est prié de prendre son courage à deux mains, surtout à l’approche de l’échéance électorale du 12 octobre.
Mais le chef de l’État, vigilant sentinelle de l’unité nationale, ne s’arrête pas là. Il met aussi en garde contre les « périls » qui menacent la cohésion du pays. Quels périls ? Mystère. Des forces obscures, sans doute, qui rôdent et menacent cette stabilité si parfaite qu’il incarne depuis 1982.
Face à ces menaces fantomatiques, une seule solution : la réélection de celui qui, par sa longévité et son expérience unique du pouvoir, est le seul rempart contre… les menaces qu’il identifie lui-même.
Pour ce grand concours de la présidence, le maître des lieux, candidat naturellement incontournable, affrontera vaillamment 11 prétendants de l’opposition. Onze candidats qui, visiblement, n’ont pas encore compris que le chantier de la nation avait déjà son contremaître attitré, et pour cause.
Un message fort, donc, pour « préserver l’unité ». Traduction : préserver le statu quo. Parce que quand on a passé 43 ans à construire, on n’est pas à quelques années près pour terminer le travail.
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