
L’économie gabonaise est sur le point d’embrayer une nouvelle vitesse. Ce mercredi 17 septembre 2025, le ministre des Finances, Henri-Claude Oyima, a officialisé un accord majeur avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Objectif : mobiliser une enveloppe de 3 milliards de dollars.
Mais cette signature n’est pas tombée du ciel. Elle est le fruit d’une relation de plus en plus étroite entre Libreville et l’institution financière panafricaine, symbolisée par la rencontre, la veille, entre le Président Brice Clotaire Oligui Nguema et le patron d’Afreximbank, Georges Elombi. Un partenariat qui dépasse désormais les 1700 milliards FCFA d’engagements.
Concrètement, à quoi serviront ces 3 milliards ?
La réponse est claire : financer l’avenir. L’État gabonais a identifié des projets prioritaires stratégiques pour sortir de sa dépendance au pétrole, la modernisation du réseau ferroviaire, colonne vertébrale du transport de marchandises et de personnes; le renforcement de la capacité énergétique, un prérequis indispensable à toute industrialisation et la transformation locale de son manganèse, une ambition de longue date pour capturer plus de valeur ajoutée sur son sol.
Pourquoi cet accord est bien plus qu’un simple prêt ?
Au-delà des chiffres qui donnent le tournis, cet accord soulève des questions et des espoirs fondamentaux pour le Gabon et la région.Le Gabon, futur laboratoire de la valeur ajoutée en Afrique ? Alors que tout le continent cherche à ne plus être un simple exportateur de matières premières, le Gabon passe à la vitesse supérieure. S’il réussit son pari de transformer son manganèse (dont il est l’un des premiers producteurs mondiaux) localement, il pourrait servir de modèle régional. C’est un signal fort envoyé aux investisseurs. La mobilisation des fonds est une chose, leur déploiement efficace et rapide en est une autre. La pression sera forte sur le gouvernement et les porteurs de projets pour tenir les délais et démontrer des résultats concrets. La crédibilité future du pays en dépend.
Une souveraineté économique en construction ? En s’appuyant sur une banque africaine comme Afreximbank plutôt que sur les créanciers traditionnels, le Gabon affirme une volonté de piloter sa transformation selon ses propres priorités et avec des partenaires qui comprennent les défis du continent.
Cet accord de 3 milliards de dollars n’est pas une fin en soi, mais le starter d’une course contre la montre économique. Le Gabon a mis les moyens sur la table. Il dispose des ressources et maintenant des financements. Le défi désormais est de transformer cette manne financière en richesses durables pour sa population et en preuve de concept pour toute l’Afrique. L’aventure passionnante ne fait que commencer.
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