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France- justice Sarkozy condamné : la prison sans sursis
Coup de tonnerre judiciaire pour l’ex-président. Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison, avec incarcération immédiate, pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire des financements libyens. Si la corruption n’a pas été retenue, la justice a sanctionné un système qu’elle juge d’une « gravité exceptionnelle ». Une première dans l’histoire de la République.
C’est une lourde page judiciaire qui se tourne. Nicolas Sarkozy, 69 ans, a été condamné ce jeudi 25 septembre à cinq ans de prison, un mandat de dépôt à effet différé lui a été notifié. Conséquence immédiate : un appel, qu’il a déjà annoncé, ne suspendra pas son incarcération. L’ancien chef de l’État devra se présenter le 13 octobre prochain pour connaître la date de son entrée en prison.
Le tribunal correctionnel a relaxé l’ex-président des faits de corruption, mais l’a reconnu coupable d’avoir piloté une « association de malfaiteurs ». Selon la présidente du tribunal, Nathalie Gavarino, Sarkozy, en tant que ministre et président de l’UMP, a « laissé ses proches collaborateurs » solliciter le régime Kadhafi pour financer sa campagne de 2007. Des faits qui portent, selon elle, « une atteinte d’une gravité exceptionnelle de nature à altérer la confiance dans les institutions mêmes de la République ».
La chute et la révolte
Dans la lignée de ses collaborateurs Claude Guéant (six ans de prison) et Brice Hortefeux (deux ans), Nicolas Sarkozy a donc été emporté par ce qu’il dénonce comme une machination. Ses premiers mots ont fustigé une condamnation d’une « gravité extrême pour l’État de droit ». Puis est venue la charge, amère et provocante : « La haine n’a donc décidément aucune limite », a-t-il lâché, avant de marteler : « S’ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison. Mais la tête haute, je suis innocent. »
Une incarcération historique se profile donc, une première pour un ancien président sous la Ve République. Le combat judiciaire continue, mais il commencera derrière les barreaux. La suite s’annonce féroce.
