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Gabon : Dès 2026, les bouteilles plastiques devront être « collées » à leur bouchon !

Le gouvernement gabonais vient de signer l’arrêt de mort des bouchons orphelins. Dans une offensive audacieuse contre la pollution plastique, le ministère de l’Environnement, de l’Écologie et du Climat a annoncé que dès le 1er janvier 2026, fabriquer ou importer des bouteilles en plastique à usage unique sans bouchon solidaire sera strictement interdit. Une mesure qui promet de redéfinir notre relation… avec nos bouchons de bouteille.
Le « bouchon solidaire », nouvelle star écologique du Gabon
Exit le petit bouchon solitaire, si pratique pour le lancer sur son voisin ou le perdre sous un meuble. Place au « bouchon solidaire », un bouchon, couvercle ou capsule en plastique qui, innovation de génie, reste attaché au corps de la bouteille après ouverture . Fini les recherches infinies, fini les bouchons égarés qui finissaient leur course dans la nature.
Cette décision, ancrée dans la loi via l’Arrêté n°000218/MEEC du 02 septembre 2025 , applique une ordonnance présidentielle de 2024. Le communiqué du ministère est on ne peut plus clair : ce dispositif vise à « limiter la dispersion des déchets plastiques dans l’environnement et à faciliter leur collecte et leur recyclage » . Une logique imparable, presque trop belle.
Un calendrier de transition qui a du chien

Le gouvernement, dans sa grande mansuétude, ne bouscule pas les acteurs économiques. Il leur offre un calendrier de transition millimétré pour une adoption en douceur de cette révolution capillaire des bouteilles :
1er janvier 2026 : Interdiction de fabriquer ou d’importer des bouteilles non conformes. La production passe au régime de la « solidarité ».
31 janvier 2026 : Fin de la période de transition. Les derniers stocks de bouteilles « asociales » doivent être liquidés.
1er février 2026 : Zéro tolérance. « Toute mise sur le marché, distribution ou vente de bouteilles non conformes sera strictement prohibée », martèle le ministère . Gare aux récalcitrants.
Les promesses d’un avenir radieux (et sans bouchon perdu)
Les autorités mettent en avant des bénéfices colossaux pour cette réforme qui change la donne au niveau… du bouchon.
Une pollution plastique réduite dans les sols, les cours d’eau et les villes.
Une économie circulaire renforcée, la collecte et le recyclage étant facilités.
Le soutien à des actions solidaires grâce à la valorisation des bouchons collectés .
On imagine déjà les campagnes de dons : « Un bouchon, un sourire ». Le bouchon, nouvel or plastique au service de projets environnementaux et sociaux.
Une stratégie écologique plus large
Cette mesure ne vient pas de nulle part. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre la pollution plastique au Gabon. Rappelons qu’en septembre 2024, le pays a déjà banni les sacs plastiques à usage unique, dont la consommation atteignait des sommets à Libreville . Le pays, souvent qualifié de pionnier en écologie en Afrique, renforce ainsi son engagement .
Alors, simple mesure technique ou véritable tournant ? Le ministère en appelle à « l’engagement collectif et la responsabilité de chacun » pour bâtir un Gabon « plus propre, plus juste et plus durable » . Reste à savoir si les Gabonais, en bons sportifs, seront prêts à adapter leur geste de tri… et leur manière d’ouvrir une bouteille.