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Nobel : La quantique fait scène, trois chercheurs décrochent le précieux prix

Devoret, Martinis et Clarke récompensés pour avoir mis l'étrange dans un circuit.

C’est officiel : le plus grand cirque de l’univers, la mécanique quantique, vient de décrocher sa plus prestigieuse récompense. Ce mardi 7 octobre, le prix Nobel de physique a été attribué au trio Michel H. Devoret (France), John M. Martinis (États-Unis) et John Clarke (Royaume-Uni). Leur crime ? Avoir réussi à capturer les phénomènes les plus rebelles de la quantique comme l’effet tunnel  pour les faire s’ébattre allègrement dans de paisibles circuits électriques.
 
Jusqu’à leurs travaux, l’effet tunnel – cette capacité d’une particule à traverser un mur comme un fantôme – et la quantification de l’énergie – le fait que l’énergie existe par paquets et non de façon continue – étaient des curiosités de laboratoire, réservées à des particules solitaires dans le vide. Notre trio de choc a eu l’audace de dire : « Et si on faisait la même chose, mais en gros ? »
 
Leur découverte, l’effet tunnel macroscopique, c’est un peu comme voir une voiture traverser un garage par magie au lieu d’ouvrir la porte. Concrètement, ils ont réussi à observer ce phénomène dans des circuits électriques suffisamment grands pour être (presque) visibles à l’œil nu. Une performance qui confine à la magie, mais avec des équations en plus.
 
Dans le même élan, ils ont démontré que l’énergie dans un circuit électrique pouvait être quantifiée. Traduction : l’énergie ne peut plus prendre n’importe quelle valeur, elle saute de palier en palier, comme un ascenseur qui refuserait de s’arrêter entre deux étages. Une révolution pour nos bonnes vieilles lois de l’électricité, qui se croyaient à l’abri dans leur monde classique et prévisible.
 
Les applications ? Elles sont aussi prometteuses que inquiétantes. Leurs travaux sont le fondement même des ordinateurs quantiques, ces machines promises à une puissance de calcul capable de rendre obsolète votre dernier smartphone en une nanoseconde. Ils ouvrent aussi la voie à des capteurs d’une sensibilité extrême, capables de détecter les plus infimes champs magnétiques de votre cerveau… ou de savoir si votre frigo vibre à la bonne fréquence.
 
Ce Nobel récompense donc une avancée majeure qui fait définitivement basculer notre monde macroscopique, si rassurant, dans le règne de l’étrangeté quantique. Preuve que dans la science, comme dans la vie, il suffit parfois de regarder un problème sous un angle… tunnel.

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