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Nobel de la Paix 2025 : la colère (très) relative d’ Obiang fils de la Guinée-Equatoriale

Alors que le monde commente l’attribution du Nobel de la Paix à l’opposante vénézuélienne María Corina Machado, une colère discrète mais hautement symbolique s’est faite entendre du côté de la Guinée équatoriale. Celui de Teodoro Obiang Mangue, le fils du président, qui estime que le comité norvégien a commis une faute de goût en ignorant les mérites… de son propre père.
C’est sur le réseau X, plateforme de prédilection des humeurs numériques des puissants, que le vice-président équato-guinéen a déversé son fiel. Pour lui, le prix 2025 est « incohérent ». On le serait à moins : comment Oslo a-t-il pu snober le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, au pouvoir depuis 45 ans grâce à une poigne de fer et à des élections dont lui seul connaît le secret du comptage ?
Leçon de paix par un expert en… stabilité familiale
La prose du fils Obiang mérite qu’on s’y attarde, tant elle confine au chef-d’œuvre d’ironie involontaire. Il y explique, doctement, que la paix, c’est « des sociétés sans guerres, sans émeutes, sans violence, sans déplacements forcés et sans décès ». Une définition qui, curieusement, ne semble pas s’appliquer à la Guinée équatoriale, petit eldorado pétrolier régulièrement épinglé pour son respect très relatif des droits de l’homme.
L’opposante vénézuélienne ? Une simple « icône des révoltes et des affrontements », méprise-t-il. Préférant visiblement les icônes de la longévité au sommet de l’État, il propose deux candidats autrement plus méritants à ses yeux : Donald Trump, pour ses accords au Moyen-Orient, et donc… son papa. Ce dernier serait un infatigable artisan de « l’équilibre » en Afrique centrale. Un équilibre qui, il est vrai, ressemble furieusement à un statu quo bien commode pour les dynasties au pouvoir.
Trump, Obiang : l’axe inattendu des « faiseurs de paix »
La complainte du vice-président rejoint celle, plus prévisible, de la Maison-Blanche, laquelle regrette que la politique ait primé sur la paix. C’est en effet un club sélect qui se forme dans l’indignation : l’ancien président américain contestataire et le fils d’un des plus vieux dictateurs du continent. On ne saurait faire un plus bel éloge de la lauréate.
Entre-temps, une enquête pour fuite et espionnage autour du nom de Machado ajoute du piment à l’affaire. Mais le vrai scandale, selon Obiang junior, reste cette récompense offerte à une femme qui se cache, plutôt qu’à un homme qui, depuis quatre décennies, offre à son peuple une stabilité si profonde qu’elle en devient… silencieuse.
La question est posée : la paix, est-ce l’absence de guerre ou l’absence de voix pour la contester ? À Malabo, la réponse n’est plus un mystère.