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Greenwashing : la justice française inflige une gifle à TotalEnergies
C’est une première mondiale qui fait date. Jeudi 23 octobre, le tribunal de Paris a condamné le géant pétrolier TotalEnergies pour ses promesses climatiques jugées « trompeuses ». Une victoire cinglante pour les ONG environnementales et un coup d’arrêt retentissant pour les discours écologiques des multinationales polluantes.
Le cœur du problème : des promesses qui ne coulent pas de source
Le tribunal a pointé du doigt une vaste campagne de communication lancée en 2021, au moment même où Total se rebaptisait « TotalEnergies » pour verdir son image. Le groupe y affichait sans complexe son « ambition d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ».
Le problème ? Selon la justice, ces belles paroles étaient en décalage total avec la réalité des activités du groupe, qui continue d’augmenter sa production de pétrole et de gaz. Un message « susceptible d’altérer le comportement d’achat du consommateur » et de « l’induire en erreur », a estimé le tribunal. En clair : il est interdit de vendre du rêve climatique tout en forant davantage.
Une victoire en demi-teinte, mais un tournant majeur
Si la justice a donné raison aux ONG (Greenpeace, Les Amis de la Terre et Notre Affaire à Tous) sur le fond du greenwashing, elle les a déboutées sur d’autres aspects, comme les allégations concernant le gaz naturel et les agrocarburants. Le tribunal a estimé que ces messages ne s’adressaient pas directement aux consommateurs pour les inciter à acheter.
Malgré cette nuance, l’essentiel est ailleurs. Pour les associations, cette condamnation est « un tournant » historique. C’est la première fois au monde qu’une major du pétrole est rattrapée par la justice pour avoir maquillé en vert ses ambitions climatiques.
Les conséquences : payer et se rétracter
La sentence est concrète : TotalEnergies est sommé de cesser immédiatement la diffusion des publicités incriminées,payer des dommages et intérêts aux associations pour leur préjudice moral et enfin publier le verdict sur son site commercial, pour que tous ses clients puissent en prendre connaissance.
Une humiliation publique pour le géant énergétique, contraint d’assumer sa condamnation devant ceux qu’il a potentiellement trompés. Une leçon qui pourrait bien inspirer d’autres procès partout dans le monde.
