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Cameroun : la mécanique bien huilée, Biya réélu président à 92 ans

Le processus électoral camerounais a, comme prévu, rendu son verdict. Le Conseil constitutionnel a officiellement acté ce lundi la victoire du chef de l’État sortant : Paul Biya, 92 ans, président en exercice depuis que le microprocesseur 80286 d’Intel était une innovation, a été réélu pour un huitième mandat avec 53,66 % des voix.
 
La routine est immuable. Le plus vieux chef d’État de la planète, au pouvoir depuis 1982, repart pour un nouveau septennat, perpétuant un système si parfaitement verrouillé que ses détracteurs le soupçonnent de fonctionner par inertie.
 
Face à ce monument national, un rival inattendu a surgi : Issa Tchiroma Bakary, un ancien ministre fraîchement converti à l’opposition, qui a osé revendiquer la victoire. Selon ses propres calculs – bien entendu ignorés par les institutions –, il aurait largement devancé le président sortant. Son audace a été punie par les urnes officielles, qui l’ont relégué à la seconde place avec 35,19 % des voix.
 
Mais M. Bakary n’a pas voulu jouer le jeu. Il a appelé ses partisans à « défendre sa victoire ». La réponse des autorités ne s’est pas fait attendre. Dimanche, à Douala, la répression d’une manifestation de soutien a tourné au tragique : quatre morts, les forces de sécurité étant passées des gaz lacrymogènes aux tirs « à balle réelle », selon des témoins.
 
Ainsi va le Cameroun sous Biya : un simulacre de démocratie où le score est connu d’avance, et où toute contestation est étouffée dans le sang. Le président octogénaire peut donc regagner son confortable palais, fort du soutien d’un peuple qui, selon les chiffres officiels, le plébiscite plus que jamais. La longévité politique, ça se travaille. Et ça ne s’embarrasse pas de doute.

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