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Niger : Trois journalistes jetés en prison, la parole muselée par la junte

Dans un climat de peur qui s’installe depuis le coup d’État, la junte militaire nigérienne passe à la vitesse supérieure dans sa chasse aux voix critiques. Trois nouveaux journalistes viennent d’être incarcérés, un signal fort envoyé à toute la profession.
 
 
Le prix de l’information : l’incarcération
 
La répression s’accélère au Niger. Ce lundi 3 novembre, trois directeurs de médias influents ont été placés sous mandat de dépêt à la prison de Kollo. Leur crime ? Une accusation floue et inquiétante : « complicité de diffusion de document de nature à troubler l’ordre public ».
 
Les noms des premières victimes de cette nouvelle vague : Ibro Chaibou (Télévision Saraounia), Youssouf Seriba (Directeur du site Les Échos du Niger) et  Oumarou Kané (Directeur du journal Le Hérisson)
 
Une arrestation en cascade et un message clair
 
Le scénario est révélateur. Samedi, une rafle emmène plusieurs journalistes, dont une figure emblématique : Moussa Kaka, directeur de Saraounia et ancien correspondant de RFI. Si ce dernier est finalement relâché lundi, le sort réservé à ses trois confrères envoie un message sans équivoque : désormais, le simple fait de diffuser une information gênante peut mener derrière les barreaux.
 
La libération de Moussa Kaka ne doit pas faire illusion. Elle ressemble à une tactique pour diviser l’opinion et montrer que le régime a le pouvoir d’arrêter… et de gracier. Mais pour les trois autres, les portes de la prison de Kollo, située à 50 km de la capitale, se sont refermées.
 
Un silence qui s’installe
 
Cette incarcération n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de verrouillage de l’espace médiatique et de stérilisation du débat public. En ciblant spécifiquement des directeurs de publication, la junte militaire s’attaque à la source même de l’information, espérant ainsi instiller l’autocensure et imposer un récit unique.
 
La communauté des médias au Niger se retrouve face à un dilemme périlleux : continuer à informer coûte que coûte, au risque de finir en prison, ou se taire, laissant le champ libre à la propagande. Ce lundi 3 novembre, la balance a penché un peu plus du côté de la peur.

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