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Processus de paix en RDC à Doha : la valse hésitante des délégués sous le soleil qatari

À Doha, l’émirat du Qatar déploie des trésors d’énergie et de caféine pour faire avancer des discussions de paix entre l’AFC/M23 et le gouvernement de la RDC. Le cadre est idyllique, les buffets sont somptueux, mais les pourparlers, eux, semblent s’être embourbés dans le sable du désert.
 
Pour l’instant, le bilan est aussi léger qu’une brise dans le Golfe : les délégués sont bien présents, leurs badges accrochés, mais leurs stylos, eux, sont restés sagement dans leurs poches. La raison ? Ils « attendent les directives de la médiation ». Une situation que l’on pourrait résumer par cette phrase d’un négociateur, digne d’un sketch absurde : « Nous allons signer, oui, mais signer quoi ? » Une question existentielle qui résume à elle seule l’avancement des travaux.
 
Pendant ce temps, loin des climatiseurs de Doha, l’AFC/M23 continue de jouer les maîtres d’œuvre dans l’est de la RDC. La rébellion ne chôme pas et renforce son administration, allant jusqu’à publier les résultats d’examens pour… recruter des magistrats. De quoi agacer Kinshasa, qui assiste, impuissant, à la création d’un État bis en temps réel, tandis que ses représentants discutent de la « restauration de l’autorité de l’État » dans des salles de conférence à 5 000 km de là.
 
Mais il ne faut pas désespérer ! Les contacts ne sont « pas rompus », ce qui est déjà une victoire en soi. Les trois prochains jours sont même annoncés comme « décisifs », une formule magique que l’on ressort à chaque round de négociations pour garder un semblant de suspense. L’émir du Qatar, en maître de cérémonie, a reçu les principaux concernés en marge d’un sommet sur le développement social – un thème qui semble, il faut l’avouer, légèrement en décalage avec la réalité du terrain.
 
Pour corser le tout, le médiateur américain a sorti son calendrier : novembre est le mois de la dernière chance. L’objectif est de tout boucler avant la fin du mois, avec en point d’orgue la signature d’un accord économique régional. Un vœu pieux, qui ressemble furieusement à une course contre la montre où les coureurs, pour l’instant, s’assoient sur la ligne de départ en se demandant encore où elle se trouve, l’arrivée.
 
En somme, à Doha, le processus de paix tourne un peu en rond, comme un dromadaire cherchant une oasis qui se dérobe à chaque fois qu’il croit l’apercevoir.

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