Dans un geste symbolique fort, le Président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema s’est rendu ce lundi matin au ministère de la Fonction publique pour assister à la cérémonie de levée des couleurs. Plus qu’un simple rituel, cette visite a été l’occasion pour le Chef de l’État de rappeler avec vigueur les exigences de rigueur, d’éthique et de professionnalisme qui doivent désormais régir l’administration gabonaise, au cœur de la « refondation nationale ».
La présence du Président, également Chef du Gouvernement, au sein même du ministère chargé du recrutement des agents publics, est un message politique clair. Elle intervient dans un contexte où, selon ses propres termes délivrés récemment, « l’intérêt national » doit redevenir « la seule ligne directrice de l’action publique », face à des dérives persistantes comme la logique de clan, la corruption ou l’instrumentalisation de l’administration.
Durant son intervention, le Président Oligui Nguema a martelé que la ponctualité, la discipline, la rigueur, le professionnalisme et l’éthique sont les piliers non négociables pour garantir un service public de qualité aux citoyens gabonais. Cet appel à un « sursaut national » de l’administration résonne comme un écho à son discours d’investiture, où il affirmait que « l’administration doit être performante » et que « chaque citoyen dépositaire de l’autorité de l’État doit remplir sa mission dans le respect des lois ».
Une visite de terrain significative
À l’issue de la cérémonie républicaine, le Président a tenu à s’imprégner des conditions de travail des agents publics, en procédant à une visite détaillée des locaux du ministère. Cette démarche de proximité, observée lors d’autres déplacements officiels comme à la Présidence de la République ou au Premier Régiment Parachutiste Gabonais, témoigne d’une volonté d’évaluer directement le fonctionnement quotidien des services de l’État.
Les principales valeurs rappelées par le Président :
L’Éthique et la Probité : Principes cardinaux pour une administration refondée
La Discipline et la Rigueur : Leviers essentiels pour un service public efficace
Le Professionnalisme : Attendu de chaque agent au service du citoyen
La Primauté de l’Intérêt National : Seule ligne directrice face aux intérêts particuliers
Un contexte de réforme exigeante
Cette visite s’inscrit dans une séquence de fermeté affichée par le Chef de l’État envers son administration. Début décembre, lors d’un Conseil des ministres, il avait déjà mis en garde contre les dérives et prévenu que toute compromission constatée ferait l’objet de sanctions « immédiates et exemplaires ». Il avait également enjoint aux ministres d’assurer la pleine effectivité des intérims, rappelant que « l’État ne prend pas de vacances, l’État doit continuer ».
Ces prises de position s’ancrent dans une feuille de route plus large de moralisation et de rationalisation de la vie publique, incluant une réforme des dépenses de l’État (comme la stricte régulation des classes de voyage officielles) et une opération de grande envergure pour rationaliser les exonérations fiscales, face à un manque à gagner estimé à plus de 1 000 milliards de FCFA en trois ans.
Un mandat placé sous le signe de la transformation
En se rendant au ministère de la Fonction publique, l’une des colonnes vertébrales de l’État, le Président Oligui Nguema adresse un signal sans ambiguïté à l’ensemble de la machine administrative. Le message est que la réussite de la transition et de la Ve République dépend de l’engagement et de la transformation de chaque agent public. Alors que le Gabon poursuit son retour à l’ordre constitutionnel complet, avec l’installation prochaine d’un Sénat élu, la performance de l’administration est présentée comme la condition sine qua non pour traduire en actes concrets les promesses de refondation et répondre aux attentes sociales et économiques des populations.
Par cette visite, le Chef de l’État place délibérément le service public au premier rang des priorités de l’action gouvernementale, faisant de sa modernisation et de son intégrité le socle sur lequel doit s’édifier le « Gabon nouveau » qu’il appelle de ses vœux.
