Niger : un bilan humain lourd après des inondations meurtrières, le pays reste en alerte

Alors que la saison des pluies bat son plein, le pays déplore au moins 50 morts et des dizaines de milliers de sinistrés. Les autorités craignent une aggravation de la situation avec la poursuite des précipitations jusqu’en octobre.
Le Niger fait face, comme chaque année, à une saison des pluies dévastatrice. Mais l’année 2025 s’annonce particulièrement rude. Selon un bilan officiel provisoire communiqué par les autorités, au moins cinquante personnes ont perdu la vie dans des inondations à travers le pays. Un lourd tribut qui pourrait malheureusement s’alourdir dans les semaines à venir.
Un phénomène annuel amplifié
La saison des pluies, qui s’étend généralement de juin à octobre, transforme régulièrement le territoire nigérien en un champ de crises humanitaires. Cette année, les précipitations exceptionnellement intenses et durables ont provoqué le débordement des cours d’eau, notamment le fleuve Niger, et submergé des quartiers entiers de villes et villages. Les sols arides, peu perméables après de longues périodes de sécheresse, n’absorbent pas l’eau, accélérant le ruissellement et l’ampleur des inondations.
Si le bilan actuel est déjà significatif, il reste pour l’instant bien en deçà du cataclysme de 2024, où plus de 1,5 million de personnes avaient été touchées et faites sinistrées. Cette comparaison n’est cependant pas une consolation pour les communautés aujourd’hui ravagées, qui voient leurs habitations, leurs récoltes et leurs moyens de subsistance anéantis.
Bilan matériel et régions touchées
Au-delà du drame humain, les dégâts matériels sont considérables : des milliers d’habitations (souvent en banco – briques de terre crue) se sont effondrées sous la force des eaux. De vastes étendues de cultures ont été détruites, faisant craindre une crise alimentaire dans les mois à venir pour ces populations souvent agricultrices, et des infrastructures vitales comme des écoles, des centres de santé et des routes ont été endommagées ou coupées, compliquant l’accès à l’aide et aux soins.
Les régions de Maradi, Zinder, Tillabéri et la capitale Niamey figurent parmi les zones les plus durement touchées. Les opérations de secours, menées par la Protection Civile et les forces armées nigériennes, sont en cours pour évacuer les populations piégées et leur fournir abris, nourriture et soins d’urgence.
Mobilisation et craintes pour l’avenir
Face à cette catastrophe, le gouvernement et ses partenaires humanitaires tentent de se mobiliser rapidement. La distribution de kits d’urgence et la mise en place de sites d’hébergement temporaires sont prioritaires. Cependant, une inquiétude majeure persiste : la saison des pluies est loin d’être terminée. Les prévisions météorologiques annoncent d’autres semaines de précipitations, laissant redouter une aggravation du bilan actuel. Les autorités appellent à la vigilance des populations riveraines et à la solidarité nationale et internationale pour faire face à cette crise qui s’installe dans la durée.
La résilience du peuple nigérien est une fois de plus mise à l’épreuve face aux dérèglements climatiques qui frappent le Sahel avec une intensité croissante.