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Mali/ Farabougou : deux semaines sous le joug jihadiste

Depuis le 19 août 2025, la localité stratégique de Farabougou, dans la région de Ségou, est tombée aux mains des combattants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à al-Qaïda. L’armée malienne, pourtant présente via l’un de ses plus grands camps militaires, a plié bagage après une attaque jihadiste meurtrière, laissant les habitants livrés à eux-mêmes . Deux semaines plus tard, la ville vit au rythme des diktats islamistes, tandis que Bamako reste étrangement silencieuse.

La loi des jihadistes : taxes, voiles et silence
 
Les résidents doivent s’acquitter d’un impôt révolutionnaire pour circuler ou vaquer à leurs occupations. Musique séculière, cigarettes et alcool sont prohibés. Les femmes doivent porter le voile intégral sous peine de représailles. Il est interdit de communiquer avec l’armée malienne ou de témoigner des événements en cours. Les chasseurs traditionnels dozos, pourtant symboles de résistance, se font discrets, signe d’une soumission contrainte .L’administration jihadiste, plus efficace que l’État malien pour collecter des taxes, pourrait donner des leçons de fiscalité… si elle n’imposait aussi sa vision obscurantiste de l’islam.
 
Le retrait des forces maliennes après l’attaque du 19 août interroge
Malgré la perte de ce camp stratégique (l’un des plus grands de la région), l’armée n’a pas lancé de contre-offensive, se contentant d’un communiqué laconique évoquant des « combats en cours » Selon les médias locaux, un responsable militaire affirme que ce retrait est « stratégique » et que les soldats « préparent leur retour ». En clair, Ils attendent peut-être que les jihadistes se lassent d’eux-mêmes. Les mercenaires du Africa Corps (ex-Wagner), pourtant présentés comme des sauveurs, brillent par leur absence. Leur défaite cuisante face aux jihadistes à Tin Zaouatene en juillet 2025 pourrait expliquer cette prudence .
Deux semaines après sa chute, Farabougou résume les paradoxes maliens : une armée en difficulté , des alliés russes inefficaces, et des jihadistes qui remplissent le vide sécuritaire. Une population prise en otage, contrainte de se soumettre pour éviter le pire. Et une communauté internationale qui préfère les communiqués aux actions.

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