FlashInternational

CEMAC : Les Chefs d’Etat interpellés sur la gestion Équato Guinéenne de la commission

La 16ème  conférence ordinaire des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), prévue le 10 septembre 2025 à Bangui, s’annonce moins routinière que prévue. À l’ordre du jour implicite : la gestion pour le moins énergique de M. Baltasar Engonga Edjo’o, le président de la Commission de l’institution, empêtré dans une affaire de rénovation qui interroge sur les priorités budgétaires du moment.

 Il sera question, entre autres sujets de coopération, d’une facture d’un montant particulièrement robuste : 1,3 milliard de FCFA. Une somme avancée pour des travaux qualifiés, avec une pointe d’euphémisme, de « mineurs » au siège du parlement communautaire à Malabo. De quoi s’agit-il exactement ? Selon des sources internes, la Commission a orchestré – avec célérité – le changement de carreaux de sanitaires, la fermeture d’un trou au plafond, le remplacement de moquettes et de « quelques ampoules ». Des interventions si cruciales et techniques qu’elles justifieraient, à en croire la facture, un budget comparable à celui de certaines infrastructures publiques.

Une gestion expéditive et… discrète

L’affaire prend une saveur particulière lorsque des experts, dont des responsables du parlement lui-même, estiment que l’addition aurait dû se situer dans une fourchette plus modeste, avoisinant les 20 millions FCFA. Soit une différence d’environ 1,28 milliard qui, il faut le reconnaître, ne manque pas d’audace.

Autre détail piquant : le maître d’ouvrage officiel, en l’occurrence le parlement communautaire, semble avoir été tenu soigneusement à l’écart de la gestion de ses propres travaux. Aucune consultation pour la passation de marché, aucun contrat signé par ses services, aucune facture ne lui a été transmise. Une méthode de gestion directe et fluide, qui évite les lourdeurs administratives et les fastidieuses consultations.

La TCI, pot commun à toute épreuve

Comment un tel déblocage de fonds a-t-il été possible ? Le mystère s’épaissit – ou s’éclaircit – lorsqu’on apprend que le règlement a été effectué par compensation sur la Taxe communautaire d’intégration (TCI), et ce, sans mandat budgétaire préalable. La TCI, cette manne financière prélevée sur les importations des États membres, apparaît décidément comme une solution ingénieuse pour régler les problèmes les plus urgents, comme celui d’un carrelage défectueux.

Les chefs d’État, qui se rencontreront dans la capitale centrafricaine, sont donc invités à se pencher sur cette gestion audacieuse. Ils devront sans doute trouver un équilibre entre leur discours officiel sur la rigueur budgétaire et une certaine vision de la gouvernance pratique. L’occasion de se demander si, à l’avenir, le changement d’une ampoule à Malabo nécessitera un emprunt obligataire sur les marchés internationaux.

 

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page