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Crise au BUGADA : Les artistes gabonais dénoncent l’opacité et exigent une réforme urgente

L'ASSAGA rompt le silence face aux dysfonctionnements persistants du Bureau Gabonais des Droits d'Auteur

Le milieu culturel gabonais est en ébullition. Depuis des années, les artistes affiliés au Bureau Gabonais des Droits d’Auteur et des Droits Voisins (BUGADA) dénoncent des pratiques opaques, des retards de paiement et une gestion peu transparente des fonds collectés. Aujourd’hui, l’Association des Artistes Gabonais (ASSAGA) a décidé de briser le silence et de porter publiquement ces griefs, exigeant une réforme en profondeur du système.

Les griefs des artistes : opacité, retards et absence de gouvernance
 
Les artistes gabonais affirment que les paiements de leurs droits d’auteur sont non seulement irréguliers, mais aussi entachés d’un manque criant de transparence. Le dernier versement en date remonte à avril 2025 et couvrait uniquement l’échéance de 2024, une situation jugée inacceptable par les créateurs. Comme le souligne Moryl Placide, acteur culturel, « les outils permettant de payer de manière conventionnelle faisant défaut, il est alors inconcevable pour les artistes d’accepter cette démarche ». Ce sentiment est partagé par de nombreux affiliés qui estiment que le BUGADA ne respecte pas ses engagements malgré les recettes perçues auprès des usagers.
 
Une gestion contestée des fonds
 
 
L’ASSAGA dénonce vigoureusement l’opacité dans la gestion des fonds collectés. Selon Jean Marie, président de l’association, « ce sont les responsables du BUGADA qui font tout pour que ça ne marche pas. Ils bloquent la machine pour enfin détourner cet argent là ». Cette accusation grave s’appuie sur l’absence persistante d’un conseil d’administration depuis près d’une décennie, pourtant requis par les textes régissant l’institution.
 
L’absence de conseil d’administration
 
Le BUGADA fonctionne sans conseil d’administration depuis dix ans, une situation qualifiée de scandaleuse par l’ASSAGA. Cette absence de gouvernance collégiale favoriserait selon les artistes des décisions arbitraires et une concentration excessive du pouvoir entre les mains de quelques responsables.
 
Le directeur général du BUGADA, Gildas Boris Ndong Nang, a lui-même reconnu l’existence d’un « déficit d’information et de formation sur les enjeux de la propriété intellectuelle ». Ce manque de communication aggrave les tensions, car les artistes peinent à comprendre les critères de répartition des droits et les mécanismes de perception des redevances.

 

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