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Frappes Israéliennes au Qatar : une escalade qui isole diplomatiquement Israël
Washington, les pays arabes et les familles d’otages critiquent une opération menée en pleins pourparlers de cessez-le-feu.

Le 9 septembre 2025, Israël a mené des frappes aériennes à Doha, visant des hauts responsables du Hamas lors d’une réunion de négociateurs discutant de la proposition de cessez-le-feu avancée par Donald Trump . Selon le mouvement islamiste, six personnes ont été tuées, dont le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, un policier qatari et des gardes du corps, mais les cibles principales ont survécu . Le Qatar, hôte du bureau politique du Hamas depuis 2012 avec l’accord tacite des États-Unis, a qualifié l’attaque de « terrorisme d’État » et s’est réservé le droit de riposter.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a assumé cette opération, la présentant comme une réponse à une attaque terroriste revendiquée par le Hamas à Jérusalem-Est, qui a fait six morts la veille . Il a affirmé avoir saisi une « opportunité opérationnelle » pour cibler la direction du mouvement . Cependant, des analystes militaires israéliens, comme l’ancien chef du renseignement Amos Yadlin, ont souligné que les objectifs n’étaient pas atteints, creusant un peu plus le fossé entre la communication gouvernementale et la réalité sur le terrain .
Donald Trump s’est dit « très mécontent » et « mal à l’aise », insistant sur le fait qu’Israël n’avait pas prévenu Washington à l’avance . La Maison-Blanche a précisé que l’administration n’avait été alertée que par l’armée américaine, trop tard pour intervenir. Côté Doha, le Premier ministre Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani a parlé d’un « moment charnière pour le Moyen-Orient », tout en reaffirmant son rôle de médiateur. La France, la Turquie, l’Union européenne et plusieurs pays arabes ont condamné les frappes, tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence . L’Australie, le Canada et le Pakistan ont dénoncé une violation de la souveraineté qatarie.
L’attaque a eu lieu au moment même où les négociateurs du Hamas examinaient la proposition Trump, qui prévoyait la libération de tous les otages israéliens en échange de milliers de prisonniers palestiniens et un retrait partiel israélien de Gaza . Le Hamas a accusé Netanyahu de « faire échouer délibérément les efforts internationaux » . Les familles d’otages israéliennes, divisées, oscillent entre espoir d’un accord et soutien à une pression militaire accrue.
Les frappes de Doha marquent un tournant dangereux dans le conflit israélo-palestinien, illustrant la volonté d’Israël d’étendre sa guerre au-delà des frontières traditionnelles, au risque de provoquer une rupture avec ses alliés et d’enliser davantage la crise humanitaire à Gaza. Alors que la région se demande quelle sera la réponse du Qatar, les espoirs de paix semblent plus lointains que jamais.