FlashInternationalSociété

Ethiopie: Addis Abeba inaugure son barrage de la renaissance

Le 9 septembre 2025, l’Éthiopie a inauguré le Grand Barrage de la Renaissance (GERD), une mégastructure de 4,2 milliards de dollars située sur le Nil Bleu, devenant ainsi le plus grand projet hydroélectrique d’Afrique Avec une capacité de 5 150 mégawatts et un réservoir de 74 milliards de mètres cubes d’eau, ce barrage promet de révolutionner l’économie éthiopienne tout en exacerbant les tensions avec l’Égypte et le Soudan, absents lors de la cérémonie.

Près de 45% des 130 millions d’Éthiopiens n’ont actuellement pas accès à l’électricité. Le GERD devrait doubler la production nationale et alimenter jusqu’à 40 millions de personnes. Financé intégralement par des sources internes (crowdsourcing, obligations, contributions salariales), le barrage symbolise l’autosuffisance et la fierté nationale. L’Éthiopie vise 1 milliard de dollars de revenus annuels grâce à la vente d’électricité à ses voisins (Kenya, Soudan, Djibouti, Tanzanie) .
 
Mais derrière ce gigantesque investissement, l ’Égypte et le Soudan redoutent une réduction du débit du Nil, vital pour leur approvisionnement en eau (97% des besoins égyptiens dépendent du fleuve). Rappelons que  le  Caire a porté plainte à l’ONU, qualifiant le barrage de « menace existentielle » et de « violation du droit international » Les négociations, bloquées depuis 14 ans, n’ont abouti à aucun accord malgré les médiations de l’UA, des États-Unis et de la Banque mondiale .
 
 
Si l’Éthiopie se veut rassurante (« Nous ne ferons de mal à personne » ), les pays en aval développent déjà des alternatives (usines de dessalement, traitement des eaux usées) . Le GERD incarne ainsi l’équilibre délicat entre développement national et coopération régionale, faisant du Nil un enjeu de puissance pour les décennies à venir.
 
 
Le GERD n’est pas qu’un barrage ; c’est un acte géopolitique audacieux qui redéfinit les rapports de force en Afrique de l’Est, offrant à l’Éthiopie une opportunité unique de leadership tout en testant les limites de la diplomatie internationale.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page