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RDC Kasaï : une flambée d’Ebola d’une inquiétante ampleur frappe une région vulnérable

Une onde de choc parcourt la République Démocratique du Congo où l’ombre terrifiante d’Ebola plane à nouveau. Dans la région du Kasaï, le nombre de cas présumés de cette fièvre hémorragique foudroyante est passé de 28 à 68 en l’espace de quelques jours seulement, selon le Centre africain de contrôle des maladies. Un bilan qui s’alourdit tragiquement, avec déjà 16 décès recensés, et qui s’étend désormais à quatre districts sanitaires, signe d’une propagation inquiétante.
L’épidémie a été officiellement déclarée après qu’une infection a été confirmée chez une femme enceinte à Boulapé, annonciatrice d’une crise sanitaire majeure. Cette résurgence marque un retour funeste du virus dans cette région qui en était préservée depuis plus de dix ans. C’est la seizième fois que le fléau frappe le territoire national depuis 1976, rappelant le lourd tribut payé par le pays. Entre 2018 et 2020, une précédente épidémie dans l’est du Congo avait causé une hécatombe, emportant plus de mille vies.
La situation est rendue critique par la géographie même du Kasaï. Enclavée, mal desservie et située à plus de mille kilomètres de la capitale Kinshasa, la région est un terrain extrêmement périlleux pour combattre un virus aussi contagieux. Le docteur Ngashi Ngongo, conseiller principal auprès des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, alerte sur la conjugaison des facteurs aggravants : la densité des villages et les violences persistantes à l’est du pays entravent toute stratégie de riposte et créent un terrain propage à une propagation incontrôlable.
Face à cette menace imminente, l’Organisation mondiale de la santé et les équipes congolaises d’intervention rapide ont été dépêchées en urgence dans une course contre la montre pour tenter de renforcer la surveillance, prodiguer des soins et contenir la contamination.
À Tshikapa, la capitale provinciale, l’angoisse est palpable. Les déplacements sont drastiquement restreints et des points de contrôle ont été installés pour tenter de surveiller la prévention et offrir des traitements, ultime rempart contre une catastrophe humanitaire annoncée.