
Dans un verdict qui a fait l’unanimité… ou presque (son chien n’a pas pu voter), l’ancien président brésilien et passionné de viande rouge Jair Bolsonaro s’est vu offrir ce jeudi un séjour prolongé et entièrement financé dans un établissement fédéral. La formule « tout compris » comprend le gîte, le couvert, et des bracelets connectés aux poignets pour 27 ans
et 3 mois. La destination ? Une chambre climatisée bien moins spacieuse que le palais présidentiel.
Le motif de ce cadeau empoisonné ? Une petite « soirée jeux de rôle » un peu trop immersive organisée par Bolso et ses amis, baptisée par la Cour Suprême « organisation criminelle armée pour midinettes autoritaires ». Le but du game était simple mais ambitieux : ne jamais rendre les clés du pays après avoir perdu une élection contre un certain Lula, un ouvrier métallurgiste qui a eu le mauvais goût de revenir d’entre les morts politiques.
Le juge Cristiano Zanin, visiblement un peu vexé que l’ex-hôte du Planalto ait tenté de transformer le Brésil en version sud-américaine du Trône de Fer, a sorti sa plus grosse calculette pour pondre une peine de 324 mois de prison. De quoi avoir le temps de relire Mein Kampf et Le Prince de Machiavel en version pour enfants.
Interrogé sur le réseau social X, son fils Flavio, connu pour sa sérénité légendaire, a tempêté : « C’est une suprême persécution ! Tout le monde connaissait le résultat avant même le procès ! » Une déclaration qui, ironiquement, décrit aussi très bien le déroulement des élections de 2022.
Absent pour « raisons de santé » (un mal de ventre probablement causé par l’indigestion de verdict), Bolsonaro a suivi l’annonce depuis sa résidence surveillée de Brasilia, un avant-goût du régime cellulaire. Son avocat, Me Fábio Wajngarten, a déjà promis de faire « appel, recours, et même une lettre au Père Noël si nécessaire », qualifiant la peine d’« excessivement excessive ». Une précision juridique de premier ordre.
Rappelons que l’ancien capitaine est déjà inéligible jusqu’en 2030, ce qui lui laisse tout le temps nécessaire pour se reconvertir dans la broderie ou devenir le plus ancien abonné de la bibliothèque pénitentiaire.
Une seule question demeure : est-ce que la prison fournira les costumes militaires qu’il affectionne tant, ou devra-t-il se contenter d’un pyjama rayé ? Le pays retient son souffle.