À l’approche du double scrutin du 27 septembre, l’un des visages les plus déterminés de la campagne sur le 3ème arrondissement de la commune de Ntoum, communément appelé Bikélé, est sans conteste celui d’Emmanuel Mve Mba. Porté par le Mouvement Citoyen des Volontaires et Libertés (MCVL), l’homme se présente en double candidature : député à l’Assemblée nationale et membre de la liste pour les élections locales. Un pari audacieux pour ce syndicaliste chevronné, qui fait face à des critiques sur son origine mais affiche une sereine conviction.
Un parcours ancré dans la défense des droits
Emmanuel Mve Mba n’est pas un novice en matière de combat pour les citoyens. Son nom est étroitement lié à la défense des travailleurs de l’administration publique et parapublique depuis plus de trois décennies. Cette expérience du terrain et des difficultés sociales, il l’a mise en avant comme son principal atout pour représenter les populations de Bikélé. « Si nous nous sommes mis au service de la nation depuis plus de 30 ans aujourd’hui à défendre les intérêts des populations, ce n’est pas un arrondissement que nous ne pouvons pas développer », confie-t-il, affichant une confiance sans faille dans sa capacité à délivrer des résultats concrets.
Son ambition politique n’est d’ailleurs pas nouvelle. Elle a été interrompue nette par les événements d’août 2023, où sa candidature à l’élection présidentielle a été balayée par le coup d’État qui mit fin au régime d’Ali Bongo. Aujourd’hui, il relève un nouveau défi sur une scène plus locale, mais tout aussi cruciale.
La polémique sur l’origine : « Pure aberration »
Originaire du Woleu-Ntem, Emmanuel Mve se heurte à une récrimination classique en politique gabonaise : celle de ne pas être un « enfant du terroir ». Ses adversaires, natifs de Bikélé, questionnent sa légitimité à briguer les suffrages des habitants du 3ème siège.
Une attaque que le candidat du MCVL balaye d’un revers de main, la qualifiant de « pure aberration ». Il oppose à ses détracteurs un argumentaire fondé sur la loi et le droit de tout citoyen à s’engager là où il vit. « Nous sommes tous Gabonais. Nous pensons que le 3ème arrondissement de Ntoum est dans le Gabon. Nous sommes résidents avec des intérêts sur place et c’est ce que prévoit la loi », déclare-t-il, rappelant son ancrage et ses intérêts dans la circonscription qu’il souhaite représenter.
Un porte-voix à l’Assemblée nationale ?
Fort de son passé de négociateur et de défenseur des droits, Mve Mba se voit naturellement en porte-voix des préoccupations de ses concitoyens à l’hémicycle. Il est convaincu que son expertise dans la défense des dossiers complexes et son habitude du dialogue social seront des atouts majeurs pour porter le développement de sa circonscription.
Sur le processus électoral lui-même, marqué par le contexte post-coup d’État, l’homme opte pour une réserve observatrice. Il se refuse à toute polémique anticipée, préférant attendre le jour du scrutin pour se faire une opinion. « Nous verrons d’ici le 27 prochain si cette élection a été véritablement bien organisée ou pas. À ce moment-là, nous ferons une évaluation à travers une restitution comme nous savons le faire au MCVL », lance-t-il, sous-entendant un suivi méticuleux et exigeant de la transparence du vote.
Alors que la campagne bat son plein, Emmanuel Mve Mba mise donc sur son bilan et sa stature d’homme d’expérience pour convaincre les électeurs de Bikélé qu’un « non-natif » peut, peut-être mieux qu’un autre, comprendre et défendre leurs intérêts. La réponse sera donnée aux urnes le 27 septembre.
