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Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie reconnaissent officiellement l’État de Palestine

C’est un coup de semonce diplomatique. Dans un mouvement coordonné et lourd de symboles, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont simultanément officialisé, ce dimanche 21 septembre, la reconnaissance de l’État de Palestine. Une décision qui sonne comme un désaveu cinglant pour le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahu et qui vient bousculer le jeu géopolitique au cœur même de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le geste historique de l’ex-puissance mandataire. Le nouveau Premier ministre britannique, Keir Starmer, a assumé l’acte fort dans une déclaration filmée : « Aujourd’hui, pour raviver l’espoir de paix (…), je déclare clairement (…) que le Royaume-Uni reconnaît officiellement l’État de Palestine ». Un geste à haute teneur symbolique, venant de l’ancienne puissance mandataire, responsable de la Déclaration Balfour et qui a joué un rôle clé dans la création d’Israël en 1948.
Une alliance occidentale qui se fissure. Quelques minutes avant Londres, Ottawa et Canberra enfonçaient le clou. Le Canada a justifié sa reconnaissance comme un moyen de « préserver la possibilité d’une solution à deux États », tandis que l’Australie a acté les « aspirations légitimes et de longue date du peuple de Palestine ». Ce triple mouvement, rejoint par le Portugal, constitue une véritable onde de choc. Il isole un peu plus les États-Unis et marque une fracture nette au sein des alliés traditionnels d’Israël, anticipant l’annonce similaire attendue de la France ce lundi.
Mais un couperet net pour le Hamas. Dans un avertissement sans équivoque, les trois nations ont immédiatement posé une ligne rouge infranchissable : le Hamas, considéré comme une organisation terroriste, se verra exclu de tout rôle politique dans un futur État palestinien. Une condition sine qua non pour légitimer cette reconnaissance aux yeux de l’Occident.
Fureur à Jérusalem, satisfaction à Ramallah. La réaction israélienne n’a pas tardé et fut des plus virulentes. Benyamin Netanyahu a promis de « lutter (…) contre les appels à la création d’un État palestinien qui mettrait en danger notre existence ». Dans la surenchère, ses ministres d’extrême-droite Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich ont appelé, en représailles, à l’annexion « immédiate » de la Cisjordanie. À l’inverse, le président palestinien Mahmoud Abbas a salué une « décision historique », un pas crucial vers une paix « durable ».
Cette reconnaissance concertée n’est pas une fin en soi, mais elle représente un tournant majeur. Elle donne une légitimité accrue à la cause palestinienne sur la scène internationale et envoie un message sans ambiguïté à Israël : l’occupation perpétuelle n’est plus une option viable aux yeux d’une part croissante du monde occidental. La bataille diplomatique à l’ONU s’annonce explosive.