
La campagne pour le second tour des élections législatives et municipales gabonaises s’est officiellement ouverte ce mercredi 1er octobre, à l’issue d’un premier tour historique qui a vu une participation massive des candidats et des électeurs. Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur daté du 30 septembre, cette ultime phase de scrutin s’achèvera le 10 octobre à minuit, précédant le vote décisif du 11 octobre. Le duel final oppose principalement l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) du président Brice Oligui Nguema et le Parti Démocratique Gabonais (PDG), l’ancien parti au pouvoir, dans une bataille politique qui marquera l’aboutissement de la transition entamée après le changement d’août 2023 .
Un premier tour historique et des enjeux critiques
Le premier tour, tenu le 27 septembre, a été marqué par une mobilisation sans précédent, avec 1 600 candidats en lice pour les 145 sièges de l’Assemblée nationale et 17 000 candidats aux locales, selon les chiffres du ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault . Cette effervescence électorale s’inscrit dans un contexte particulier :
Les élections législatives et municipales sont les premières depuis la prise de pouvoir du président Brice Oligui Nguema, issu de la transition militaire d’août 2023 qui a mis fin à plus d’un demi-siècle de règne de la dynastie Bongo. Les autorités ont mis en place un processus visant à garantir l’intégrité du scrutin, avec près de 1 500 observateurs accrédités pour superviser les opérations de vote .

Le second tour se cristallise autour de deux forces majeures : L’UDB, le parti du président Oligui Nguema, porte le projet de consolidation de la légitimité démocratique du chef de l’État, élu en avril 2025. Son discours mise sur la rupture avec l’ancien système et la promesse d’une nouvelle gouvernance. Le PDG, fondé par l’ancien président Omar Bongo, tente de retrouver une influence perdue après des décennies de domination politique. Son expérience et son ancrage historique en font un adversaire non négligeable, capable de mobiliser un électorat fidèle .
Cette confrontation dépasse le simple clivage partisan : elle incarne un référendum sur l’avenir politique du Gabon, entre continuité de l’ère Bongo et la nouvelle voie proposée par la transition.
Mécanismes du second tour et attentes
Le mode de scrutin à deux tours, appliqué aux 145 circonscriptions législatives, permet aux candidats arrivés en tête ou ayant franchi le seuil de 12,5 % des inscrits de se maintenir au second tour. Le gouvernement rappelle que les résultats du 11 octobre déterminent non seulement la composition de l’Assemblée nationale, mais aussi, via des élections indirectes, celle des mairies, des conseils départementaux et du Sénat .
Les observateurs s’attendent à une participation élevée, signe de l’intérêt des Gabonais pour ce scrutin qui façonnera l’équilibre des pouvoirs dans le pays pour les prochaines années.
Un contexte régional sensible
Le Gabon s’engage dans ce second tour sous le regard attentif de ses voisins africains, dans une région où les transitions politiques post-putsch font l’objet d’une surveillance accrue. Alors que des pays comme le Cameroun ou le Tchad font face à des défis démocratiques similaires, la réussite de ce processus gabonais pourrait influencer les dynamiques politiques en Afrique centrale .
Les résultats du second tour, révéleront si l’UDB du président Oligui Nguema parvient à asseoir sa majorité parlementaire, ou si le PDG réussit à préserver des bastions déterminants. Dans les deux cas, le Gabon écrit une nouvelle page de son histoire.