
Attachez vos ceintures, mesdames et messieurs, le gouvernement gabonais prépare un grand spectacle financier pour 2026. Le dernier acte ? Un projet de budget si audacieux que l’agence de notation Fitch Ratings, habituée au jargon technocratique, a sorti le dictionnaire des mots qui fâchent : « irréaliste ».
Le scénario : Un budget record sous stéroïdes
Plus de 7 200 milliards de FCFA, un chiffre donne le tournis. Pour combler le trou (pardons, pour « financer les investissements prioritaires »), Libreville a sorti sa baguette magique préférée : l’emprunt. Résultat, la dette du Gabon, déjà colossale à 73% du PIB, est promise à une transformation bodybuildée pour atteindre 90% en 2026. Un simple détail : cela pulvérise allègrement le plafond de 70% imposé par… la Banque centrale elle-même. On dirait bien que les règles, c’est pour les autres.
Comment compte-t-il s’y prendre, notre cher gouvernement, pour trouver tout cet argent ? C’est là que le génie opère :
En clair, on va taper dans les tiroirs-caisses locaux. Un peu comme si tout le monde vidait son portefeuille dans un pot commun… dont on connaît déjà l’appétit vorace. La partie la plus épique. Fitch ose rappeler, avec une pointe de sous-entendue, que le marché financier sous-régional a la profondeur d’une flaque d’eau. Autrement dit : il n’y a tout simplement pas assez d’argent à se mettre sous la dent. Le risque ? se retrouver à court de liquidités et devoir emprunter à des taux qui feraient pleurer un usurier.
Les conséquences : La fête est finie, l’addition arrive
Avec une dette de plus en plus libellée en devises, le pays joue aux montagnes russes avec les taux de change. Et le service de la dette ? Une épée de Damoclès qui risque d’avaler une part monstrueuse des recettes.
Le plus savoureux dans l’histoire ? Le décalage surréaliste entre les prévisions de croissance : Version gouvernementale (optimiste, les lunettes roses): 7,9% de croissance. On dirait le scénario d’un film feel-good. Version Fitch (réaliste, la gueule de bois): 2,6%. Là, on est dans un documentaire socio-économique un peu déprimant.
Devant ce grand écart périlleux, Fitch brandit la menace ultime : « On va peut-être devoir vous dégrader encore, les amis. » En somme, le Gabon semble avoir choisi la stratégie du « on verra bien », espérant que la croissance viendra magiquement éponger les dettes. En attendant, les créanciers, eux, ne rigolent pas. L’addition promet d’être salée.